Historique de la mine d'Angevillers à Algrange (ou Röchling ) 2
Historique:
Après la défaite de 1870, de nombreuses sociétés minières se partagèrent la presque totalité du gisement de minerai algrangeois.
La première concession " WILHELM " (Guillaume), d'une superficie de 219,8 ha, se situant près de la rue Bompard et de la rue de Londres, a été acquise le 19 juin 1873 à la firme Sommer Bloser et Cie de Neuss.
De nombreux terrains et des maisons appartenant à des familles algrangeoises, telles les familles FLORANGE, ROBERT, BISSERET.....furent rachetés.
Entre-temps, la concession Arsweiler (Angevillers) de 210,84 ha a été concédée le 26 juillet 1873, par la famille Krämer de l'usine sidérurgique de Saint Ingbert.
Le 28 septembre 1877, la société " Gebrüder Röchling " devient " Gewerkschaft Röchling ". Le 15 mars 1882, Carl Röchling, est élu représentant de cette société.
D'autres biens furent rachetés par la société Röchling Frères aux familles LENOBLE, ROLLINGER, RENARD, GUISSARD, WEBERT, GILLES, MERCIER, ACKERMANN, MULLER, KIPTIENNE dans le années 1882 à 1889, comme le témoignent les actes notariés de Maître WATRIN, notaire à Knutange et de Maître FILRINGER, notaire à Hayange.
De nombreuses tractations eurent lieu et différentes concessions furent échangées pendant les années qui suivirent. En 1883, après avoir fait de nouveaux tracés dans la vieille galerie d'extraction et dans la galerie Guillaume, et où se trouvaient 3 à 4 mineurs en une équipe, l'exploitation au sens propre démarra....
Après avoir creusé près de 500 mètres d'avancement, débutera alors l'extraction véritable de cette mine. Ce sera Auguste KRAMM, qui sera le directeur de mine de fin 1882 jusqu'à l'automne 1905, où il prendra sa retraite....
Carreau de la mine Röchling dans les années 1905-1908 avec extraction par la galerie Guillaume par vis sans fin....
Le carreau de la mine, les installations de surface, ainsi que des cantines et des écuries furent construits en 1886. Le démarrage de l'exploitation des mines ne fut possible qu'avec un afflux de main-d'œuvre venue d'Allemagne. Mais ces nouveaux arrivants, il fallait les loger.
Sur cette photo datant du début des années 1900, on ne voit pas les maisons derrière la colline devant. On pourra reconnaître en n° 1 l'ancien pont menant à la mine, en n° 2 la mine Moltke (Ste. Barbe), en n° 3 l'hôpital, en n° 4 la cité du Haut-mur, en n° 5 le n°1 de la rue De Gaulle actuelle.....
En 1903, le fonçage du puits Armand (Hermannschacht) à Angevillers débuta. Le percement avec la galerie Charles a été réalisé en 1905. L'utilisation pour l'entrée et la sortie du personnel amena de gros avantages pour les habitants d'Angevillers.
Et fut détruit dans les années 1982-1983.....
Peu avant la guerre de 1914 fut entreprise la construction du début de la rue de Londres (Glück auf Strasse). L'espace était restreint, on dut très tôt franchir la route pour construire de nouvelles cités car le versant dominant la mine d’Angevillers étant bien trop raide. (14) Ainsi fut érigée la cité des " Terres Rouges " ou " Artillerie-caserne ", vaste bloc allongé de 150 mètres, construit en briques rouges, constitué de 44 logements de trois pièces-cuisine au rez-de-chaussée et un étage, surmonté de 4 mansardes.
Une autre cité perchée au-dessus de la route vit également le jour: " la cité du Haut-Mur ".
Pendant la guerre de 1914-1918, les Italiens sont renvoyés chez eux et pour combler le manque de main d'oeuvre, les Allemands utilisèrent les prisonniers de guerre soviétiques comme le montre cette carte postale du carreau de la mine Röchling en 1915.....
Après la guerre de 1914-1918, les mines furent mises sous séquestre par le tribunal administratif de Metz, le 18 janvier 1919. La mine qui était intacte fut mise en liquidation et adjugée pour la somme de 33 millions plus 1 million cent cinquante mille francs représentant les éléments résultant de la convention additive à la S.M.M.L. (Société Minière et Métallurgique Lorraine) qui devint propriétaire des deux concessions (Röchling et Röchling I) par un acte reçu par Me. SIBILLE, notaire à Thionville, le 20 avril 1920 et inséré dans le bulletin officiel le 17 octobre 1921.
La concession d'Angevillers qui s'étendait sur 889 hectares, continua d'être exploitée, alors que celle de Röchling de 459 hectares resta inexploitée jusqu'en 1946. Dès 1920, un directeur, M. BOISSEAU, était en place, assisté de M. LESCURE et de MM. VIDAL et VIGNON. Il quitta la mine en 1930 et fut remplacé quelque temps par M. TERRIER de la mine de Valleroy, avant que soit nommé le directeur Pierre GUINARD, qui resta en fonction jusqu'en 1940.
L'offensive allemande de mai 1940 provoqua l'arrêt momentané de la mine. Le 14 juin la mine a été abandonnée après destruction des machines principales (pompes, compresseurs, sous-stations électriques) par les autorités françaises. La mine passa alors sous contrôle des autorités allemandes, le 29 juin. Le 20 juillet mise en service d’un compresseur et départ de l’abattage dans certains chantiers.
Elle reprit son activité dès le 15 août 1940 (avec une production de 1000 tonnes/jour) et le 1er novembre 1940, elle reprit une marche normale à 2 postes à l’aide de mineurs prélevés dans les mines voisines…
L'année 1944 marqua le début de la retraite allemande à travers toute la France. La mine s'arrêta le 1er septembre 1944, mais fut remise en activité dès le 13 septembre. 1946, marqua les débuts de la foration mécanisée. Le 23 octobre 1953, un acte de mutation de propriété se fit au profit de la Société Lorraine Escaut et approuvé par un décret du 9 septembre 1955.
Le 9 septembre 1964, un autre décret autorisait la mutation de propriété de la concession Röchling au profit de la Société des Mines d'Angevillers, et le 19 novembre 1964, un décret autorisait la modification du périmètre de la concession Röchling à porter le nom de: " Concession d'Angevillers ". Le 28 mars et le 8 juin 1966, il y eut augmentation du capital, puis le 9 septembre 1966, la société Usinor en fit sa filiale.
Après le départ du directeur Louis PAILLARD en 1963, qui avait remplacé Pierre GUINARD qui avait assuré la fonction de directeur pendant l'année 1944, c'est un autre ingénieur de l'école des mines de Saint-Étienne M. DESCHRYVER qui prit le poste jusqu'en 1971. Il fut remplacé par M. AUBRY, ingénieur E.C.P., assisté de MM. LONGEAUX et TIRAVY.
La mine d'Angevillers était caractérisée par son étendue et sa dispersion. Elle comprenait 3 carreaux: celui d'Algrange, celui de Metzange et celui d'Angevillers. Cette mine était également un véritable métro, reliant la galerie de Tressange à celle d'Algrange et de Metzange.....
Un centre d'apprentissage de la mine fut fondé en 1945, destiné aux apprentis des quatre mines d'Algrange. La répartition était inégale: ½ mine d'Angevillers, le reste 1/3 mine Burbach et 2/3 mine de La Paix, la mine de Rochonvillers n'y participera pas. Ce centre était situé dans un local appartenant à la mine Sainte-Barbe, dans la rue des Alliés, c'est M. Gaston FOISSEY qui fut très longtemps le directeur du centre, supprimé en 1961.
De nombreuses grèves se sont déroulées pendant ce siècle d'existence, avec les plus importantes en 1921, 1924, 1936, 1948, 1963, 1968, 1973 et 1978.....