Agression du Sous-Préfet de Thionville M. PHELIZON à Algrange en 1920
Dans l'Action Française du 24 avril 1920 on peut lire:
" Le 23 avril 1920, le Sous-Préfet de Thionville M. Phélizon s'est rendu à Algrange où avait lieu une importante manifestation de grévistes. Il s'est trouvé tout à coup pris dans le cortège qui comptait plus de 2000 manifestants. Il fut renversé, piétiné et frappé d'un coup de poignard dans le dos. La blessure est grave, le Sous-Préfet a perdu beaucoup de sang. Il a été transporté à l'hôpital des usines de Wendel à Algrange. Son état est très grave.
Suivant des renseignements complémentaires, c'est au moment où le Sous-Préfet essayait d'arrêter un cortège de grévistes qui allait de Hayange à Nilvange, que la collision s'est produite. Un sergent, deux soldats et un gendarme auraient été blessés. Le Sous-Préfet a été transporté à l'hôpital à Hayange...."
D'autres journaux ont relaté les faits comme l'Humanité avec une autre version " Un incident regrettable s'est produit ce matin à Algrange où le Sous-Préfet de Thionville ayant rencontré un cortège ouvrier, sortit brusquement de son auto et menaça de son revolver la foule. Il a reçu des coups de couteau; certains assistants prétendent qu'il a reçu un coup de baïonnette. "
Dans Le Gaulois on peut lire: " Au cours d'une manifestation à Algrange, le Sous-Préfet de Thionville, M. Phélizon a été blessé. Suivant des renseignements complémentaires, c'est au moment où le Sous-Préfet essayait d'arrêter un cortège de grévistes que la collision s'est produite. Le Sous-Préfet fut renversé, piétiné et reçut un coup de poignard à l'omoplate. Il a été transporté à l'hôpital. On ne peut encore se prononcer sur le degré de gravité de son état. Un sergent, deux soldats et un gendarme auraient été blessés "
Dans Le Temps on peut lire: " Ce matin, à dix heures et demie, à Algrange, M. Phélizon, Sous-Préfet de Thionville-Ouest, s'étant rendu sur les lieux où avait lieu une importante manifestation de grévistes, s'est trouvé tout à coup pris dans le cortège qui comptait plus de 2000 manifestants. Il fut renversé, piétiné et frappé d'un coup de poignard dans le dos. La blessure est grave; le Sous-Préfet a perdu du sang avec abondance. Il a été transporté à Hayange où il est soigné à l'hôpital des usines de Wendel "
Dans L'Est Républicain on peut lire: " On signale de graves incidents dans le bassin de Thionville. Vers 10 heures, une échauffourée s'est produite à l'entrée des usines Saint-Jacques, entre les soldats de garde à la porte de l'usine et les grévistes. Les fusils furent arrachés des mains des militaires et brisés. Un soldat fut blessé. Un peu plus tard, vers dix heures et demie, un fort détachement de grévistes ayant réussi à pénétrer dans la station centrale des usines attaqua une patrouille chargée de la protection. Un soldat fut blessé. "
" Cet après-midi, un important cortège de grévistes se rendant d'Algrange à Hayange, fut arrêté à l'entrée de cette ville par la troupe du sous-préfet M. PHELIZON. Sommés de se disperser, les grévistes refusèrent. Une bagarre s'ensuivit. M. PHELIZON, se trouvant isolé, fut frappé, renversé et étant à terre, reçut dans le dos un coup de couteau qui lui fit une blessure à l'omoplate. Fort heureusement, son état n'inspire pas d'inquiétude. A la suite de ces incidents, le général commandant le territoire de Lorraine vient d'autoriser les soldats à faire usage de leurs armes en cas d'aggression et le préfet a pris un arrêté réglementant les cortèges, attroupements et réunions. Celles-ci seront soumises à l'autorisation préalable. "
Le 4 mai 1920 on peut lire dans Le Journal que l'agresseur du Sous-Préfet de Thionville a été arrêté ainsi que son complice: " A la suite de l'agression commise sur M. PHELIZON, Sous-Préfet de Thionville, une instruction avait été confiée à M. Coupillaud, juge d'instruction. L'enquête a abouti à l'arrestation de l'auteur de la tentative de meurtre nommé METZGER, demeurant à Nilvange et de son complice, BURGER Jean, cordonnier à Algrange "
Le 4 mai 1920 on peut lire également dans L'Est Républicain que l'agresseur de M. Phelizon a été arrêté: " L'enquête ouverte par le juge d'instruction sur la tentative de meurtre dont fut victime M. PHELIZON, sous-préfet de Thionville, au cours d'une manifestation organisée par les grévistes, a permis d'établir que le coup de couteau avait été porté par Georges KOLB, 21 ans, ouvrier d'usine à Nilvange, d'origine alsacienne. M. KOLB reconnaît le fait et dit avoir frappé dans un moment d'énervement "
Dans l'Est Républicain du 25 juillet 1920 on peut lire les condamnations des auteurs de ces faits: " L'Est Républicain a rendu compte de l'audience du 17 juillet du tribunal correctionnel de Metz. Ce jour là comparurent devant les magistrats les auteurs, au nombre de huit, des incidents violents qui se déroulèrent à Algrange au cours des dernières grèves métallurgiques et minières. M. Phélizon, Sous-Préfet de Thionville fut terrassé, frappé, blessé d'un coup de couteau dans le dos. Les soldats, les gendarmes qui l'escortaient furent aussi très malmenés. Le tribunal avait mis l'affaire en délibéré pour son jugement être rendu à huitaine, c'est à dire ce samedi. Les condamnations suivantes ont été prononcées: Georges KOLB, qui frappa le Sous-Préfet d'un coup de poignard, Jean BURGER, qui lui passa l'arme, Henri DNETZER, Emile KRON qui se signalèrent par leur violence, chacun deux ans de prison et 200 francs d'amende; Aloïs MULLER, un an de prison et 100 francs d'amende; Michel LUCK, huit mois de prison, 100 francs d'amende; Charles BERGER et Julien MAETZ chacun six mois de prison "