Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La vie scolaire (29)
Depuis quand y a-t-il une école à Algrange ? Peu de documents existent, seul apparaît sur des actes d’état civil les noms de maître d’école : Jacques FRECHEIN dans les années 1765, Jean-Louis CHASSEREZ en 1796, Jean Lucien Théodore BOURGOGNE…
L’école protestante, puis école de la Mairie.
On comprend que très rapidement on eut l’idée de construire une école privée par les Protestants. Dès 1883, Carsted encouragea les associations Gustav-Adolf à construire des écoles protestantes " dans la vallée de la Fensch ". La requête émanant des Protestants algrangeois consistant à l’installation d’une école protestante fut rejetée par les autorités d’arrondissement. La raison invoquée fut : " qu’il ne peut être envisagé une école protestante à Algrange d’autant moins que le nombre indispensable d’enfants d’âge scolaire n’est pas encore établi et que les Protestants d’Algrange ne sont pas des Alsaciens-Lorrains. " Voilà ce qu’écrit une autorité gouvernementale aux Protestants algrangeois.
Il était facile pour ces Protestants de remplir la première condition, pour cela il suffisait de faire venir quelques familles nombreuses, cependant il n’était plus possible de remplir la seconde car les Protestants d’Algrange ne pouvaient pas être des Lorrains autochtones, ni le devenir, même avec la meilleure volonté. Ainsi, il n’y avait rien à espérer ni de la part du gouvernement, ni de la part de la société civile. De ce fait, ils furent obligés de trouver les moyens nécessaires en vue de la construction d’une école privée.
Suite à la requête du Pasteur CARSTED, le groupe des dames de l’association Gustav-Adolf de Naumburg fit parvenir une somme de 60 marks pour une école protestante dans la vallée de la Fensch. Les Protestants continuèrent leur quête auprès des sociétés minières Burbach, Stumm et Röchling qui leur accordèrent respectivement 300 marks par an. Les familles protestantes s’imposèrent elles-mêmes de 8 marks par enfant. En février 1885, le gouverneur promit 800 marks pour l’installation et 260 marks annuellement pendant 3 ans. Ainsi cette école provisoire vit le jour et fut ouverte le 1er mai 1885.
Au cours de la séance du 19 mai 1885, elle se plaça sous l’autorité du Consistoire de Metz, d’autant qu’elle était la première et provisoirement la seule école primaire protestante dans l’arrondissement de Thionville. Grâce à cela le Consistoire fut obligé de s’occuper d’Algrange.
Pour cette école, on loua dans la maison BOREL (dans la rue principale, face à l’église catholique actuelle) une salle pour 350 marks qui servait en même temps de lieu de culte à la communauté protestante, le dimanche. Le revenu de l’instituteur s’élevait à 800 marks et comprenait la gratuité du logement. Le premier instituteur de cette école s’appelait Victor GANGLOFF de Hangviller. (en Alsace) A son ouverture, elle comptait 26 élèves. Monsieur GANGLOFF fut remplacé le 1er octobre 1886 par Monsieur SCHLUMBRECHT, qui fut lui aussi remplacé le 1er octobre 1887 par Friedrich BERGTOLD. Le 1er avril 1892, il fut fondé une seconde classe et c’est Mademoiselle Marie HOFFMANN qui fut la première institutrice. Le 1er avril 1895, l’instituteur BERGTOLD fut remplacé par Monsieur LEBERL auquel succéda Christian NUNGE le 16 mai 1896. Le 1er avril 1899 lui succéda Emile ENGEL et en même temps Mlle MANTHEY fut nommée en qualité d’institutrice de la 3ème classe, nouvellement aménagée.
L’accroissement de la population allait si vite que les instituteurs étaient dépassés et manquaient… Pendant ce temps, une nouvelle école fut construite (à côté de l’actuelle mairie) et ouverte le 1er octobre 1900.
Des postes vacants restaient à combler pendant plusieurs mois, fin 1902. Mlle MANTHEY fut mutée à Metz en octobre 1902. A titre d’auxiliaires, il fut envoyé de temps en temps du personnel catholique. Ainsi, le 28 janvier 1903, l’instituteur MANJEAN, en octobre Mlle COUSTANS.
En avril 1903, cette école comptait 226 enfants, ce qui entraîna la création d’une 4ème classe, sans pour cela créer un nouveau poste d’instituteur. Le système scolaire fut élaboré d’une façon telle qu’il n’y ait qu’une seule entrée et qu’une seule sortie (à Pâques) et que toutes les classes soient formées selon l’âge et non selon le sexe. Le 20 avril 1903, arriva Mlle Anna HÖLLTERHOFF et le 11 avril 1904 Albert HERBSTER. Le 1er octobre 1904, le premier instituteur de l’école protestante M. ENGEL fut nommé directeur. Le 11 juin 1905, parallèlement à l’instauration d’une 5ème classe, arriva Paul KÜNTZEL qui repartit dès le 1er octobre de la même année pour effectuer son service militaire. Il fut remplacé par Ludwig KREMER qui commença lui aussi, son service militaire le 1er octobre 1906.
Le 21 janvier 1907 vit la mutation de M. HERBSTER d’Algrange vers Hangviller et de Mlle MÜLLER de Hangviller vers Algrange. Le 21 avril 1907, c’est à Friedrich ARNOLDI que fut attribuée la sixième classe créée le 9 avril de la même année. Mlle HÖLLTERHOFF fut mutée à Metz. A la place de M. KREMER qui était revenu le 1er octobre 1907, mais qui est reparti le 3 janvier 1908 pour Lixeim, arriva Edouard ZILLINGER. Le 1er avril les instituteurs ARNOLDI et ZILLINGER partirent faire leur service militaire à Metz et furent remplacés par Georges BAUER et Mlle RAMSBOTT, le 28 avril 1908.
Pour le personnel enseignant protestant il fut loué une maison, à côté du temple protestant, servant de logement de service.
En 1908, les classes étaient composées comme suit :
1ère classe |
Directeur: ENGEL Emil |
||
2ème classe |
Instit. Mlle. NEUMANN |
Pour 30 garçons et 28 filles |
|
3ème classe |
Instit. Mlle HOFFMANN |
Pour 30 garçons et 27 filles |
|
4ème classe |
Instit. Mlle MÜLLER |
Pour 32 garçons et 29 filles |
|
5ème classe |
Instit: Mlle RAMSBOTT |
Pour 25 garçons et 31 filles |
|
6ème classe |
Instit: BAUER Georges |
Pour 25 garçons et 35 filles |
Elle comptait 8 classes en 1914, soit 420 élèves. (2 classes catholiques avaient été rajoutées en automne 1907 dans cette école)
Elle eut avant 1945 pour directeurs : Eugène DEROME et Edouard ZILLINGER et après 1945 : Godefroy LAPSIEN jusqu’en 1978, François DICK jusqu’en 1987, Jean GERMAIN jusqu’en 2004, Daniel CERBAI jusqu'en 2017 …….
Quant aux enseignant(e)s, citons entre autres : Messieurs SCHERTZER Frédéric, Jean-Marie BOLLENDER, ROUBINET, POTIER, FRANCOIS, Lucien BEDERSTORFER, Frédéric DODU, Mmes Agnès GALLON, Georgette GLEITZ, HEILLEMANN, Pia IGGIOTTI, Annie MAUJEAN, Michèle SCHNEIDER, Marlyse SPASSKI, Jeanne THIRY, Ernest UHL, Melle MAURY, BOLU…
Vers 1970, de profondes modifications eurent lieu. A l’ancien système qui aboutissait à la ségrégation des sexes et des religions, le Conseil municipal s’efforça de substituer une nouvelle répartition qui aboutit à la coéducation (écoles mixtes) et au principe de l’inter-confessionnalité. L’école protestante devint l’école de la mairie. Le mur dans la cour inférieure, ainsi que les toilettes furent supprimées et on donna un nouveau visage à cette cour en 1996. Une modification fut également apportée sur le côté sud avec un escalier de secours construit en 1996. L’espace entre cette école et la mairie fut aussi modifié en un mini square avec un escalier de jonction reliant la rue Jeanne d’Arc et la rue Foch.
Elle eut avant 1945 pour directeurs : Eugène DEROME et Edouard ZILLINGER et après 1945 : Godefroy LAPSIEN jusqu’en 1978, François DICK jusqu’en 1987, Jean GERMAIN jusqu’en 2004, Daniel CERBAI jusqu'en 2017 …….
Quant aux enseignant(e)s, citons entre autres : SCHERTZER Frédéric, Jean-Marie BOLLENDER, ROUBINET, POTIER, FRANCOIS, Lucien BEDERSTORFER, Daniel CERBAI, Frédéric DODU, Agnès GALLON Georgette GLEITZ, HEILLEMANN, Pia IGGIOTTI, Annie MAUJEAN, Michèle SCHNEIDER, Marlyse SPASSKI, Jeanne THIRY, Ernest UHL, Melle MAURY…
Vers 1970, de profondes modifications eurent lieu. A l’ancien système qui aboutissait à la ségrégation des sexes et des religions, le Conseil municipal s’efforça de substituer une nouvelle répartition qui aboutit à la coéducation (écoles mixtes) et au principe de l’inter-confessionnalité. L’école protestante devint l’école de la mairie. Le mur dans la cour inférieure, ainsi que les toilettes furent supprimées et on donna un nouveau visage à cette cour en 1996. Une modification fut également apportée sur le côté sud avec un escalier de secours construit en 1996. L’espace entre cette école et la mairie fut aussi modifié en un mini square avec un escalier de jonction reliant la rue Jeanne d’Arc et la rue Foch.
L’école de la rue Clemenceau. (face à l’église catholique)
Le 3 juillet 1892, on inaugura l’école nouvellement construite face à l’église catholique. Au début, elle fut uniquement école de garçons, avec 6 classes. En contrebas, dans la cour, dans une maison séparée, il y avait 4 appartements pour les instituteurs. En 1926, il y avait dans cette école 7 classes que fréquentaient 350 élèves. La directrice était Mme RAMLOT.
A partir de 1927, les garçons catholiques qui étaient dans une seule classe à l’école de la mairie furent envoyés pour la moitié au Chemin des Dames et pour l’autre moitié dans celle-ci.
En mai 1933, le Conseil municipal décida d’une nouvelle organisation scolaire où il serait avantageux de loger les 9 classes de filles de l’école Wilson dans cette école qui comprenait maintenant 10 classes. Le préfet accorda le transfert le 7 juillet 1933 pour la rentrée du 1er octobre 1933, sous réserve que les urinoirs soient transformés en W.C. pour former 27 cases pour les 9 classes de filles, et qu’un préau soit édifié, car les couloirs constituaient un abri trop insuffisant pour les fillettes. C’est à ce moment là que l’école de garçons devint école de filles. Mathilde BERWEILER en fut la directrice avant 1945, puis ce fut Mlle Louise DERRUAU de 1946 à 1967 et Irène REDT de 1967 à 1970.
(avant 1940) Enseignantes y ayant exercé : Mmes REBOUILLAT, ESCHENBRENNER, JEANNEY, WEITZEL, REINERT, AMBRETON….
(après 1940) Enseignantes y ayant exercé : Mmes. Denise ACKERMANN, Ginette WERNERT, Denise SAUTON, Elise BAUVERT, Elfriede SCHREPFER, Micheline HOFFBECK, Yvonne THIEL, Lucienne CLEMENT, Angeline ALVES, Joséphine JUNG, LIENHARDT…
En 1970, les autorités académiques déclarèrent cette école vétuste. Le bâtiment fut désaffecté et l’on profita de la circonstance pour transformer les autres établissements en école mixte de quartier. Avant d’être détruite elle servie également de dortoir lors des échanges franco-allemand où des jeunes Allemands venaient pour entretenir les tombes de militaires au cimetière d’Algrange. En 1981, cette école fut démolie et ce grand espace devenu libre, entre les rues Clemenceau et saint Jean, fut aménagé au mieux. Les marronniers et les sapins existant furent conservés, on y ajouta d’autres essences pour rendre le site encore plus harmonieux. Le terrain étant en pente, plusieurs paliers furent nécessaires. Le premier dans la partie supérieure fut transformé en aire de parking pour une trentaine de voitures. Quant à la partie inférieure elle sert aux joueurs de pétanque, aux promeneurs et aux enfants. Des bancs, des toilettes, des tourniquets… sont reliés par des allées inscrites dans un magnifique cadre de verdure. " Le square des Marronniers " fut inauguré en novembre 1981.