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Le blog de Roland - Algrange d'hier à aujourd'hui

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

13 Mars 2011, 12:15pm

Publié par R.S.

Cet écrit m'a été transmis par un ancien élève (René Reinhold BIEGER) sur le Centre d'apprentissage des mines qui se trouvait rue des Alliés. Je vous le livre tel quel....  
Il a été également retranscrit par François-Xavier BIBERT en format PDF
                 Depuis l'apparition d'internet dans le monde informatique, je n'ai pas cessé de m'informer sur tous les écrits et parutions relatifs aux mines de fer en Lorraine. Natif d'Algrange où j'y étais écolier, puis apprenti-mineur, les circonstances de la vie ont voulu que trois ans après mon service militaire, j'opte pour un choix professionnel différent et me fixe sur les rives du lac de Constance.
               Personnellement très concerné par l’histoire de ma commune natale et y entretenant des liens affectifs, je suis effaré de constater actuellement le peu d’intérêt que porte notre jeunesse pour les événements du passé historique d´ALGRANGE, notamment celui du Centre de Formation Professionnelle qui a, durant de nombreuses années, fourni tant de personnels qualifiés pour l’exploitation des mines de fer locales.
              Aussi, afin que perdure dans les mémoires cet héritage, et après m´être récemment entretenu avec un service de la mairie d´Algrange (en cette année 2011), me voilà bien conforté dans mon idée, que même dans cette administration l´oubli a fait son apparition: " Centre d´apprentissage? Jamais entendu?! " Je pense accomplir un devoir utile et intéressant pour les générations futures, en publiant cette chronique.
Motivation supplémentaire, le fait d’être passé par ce centre de formation.
               Apprenti mineur de 1955 à 1959, puis ouvrier qualifié de fond jusqu’au début 1961, date de mon départ au service militaire, j’ai toujours travaillé à la mine Burbach que j’ai réintégrée en 1963, pour quitter définitivement ce monde si particulier de la mine en 1965. Quitter ne veut pas dire oublier cette profession en voie de disparition, certes dure, mais qui fut celle de nos pères ….et y penser de temps à autre, me donne à chaque fois, ce frisson et cette mélancolie . C’était une magnifique école humaine.
                 N´ayant jamais trouvé une quelconque documentation sur le Centre d´apprentissage des mines de fer d´Algrange, je ne pouvais plus résister à la tentation, ni à l’envie, de prendre l’un de mes claviers d´ordinateurs pour mettre en mémoire l´histoire du Centre d´apprentissage des mines de notre vallée, espérant bien entendu, que ma propre mémoire, malgré un trou de 52 ans, ne me joue des tours. Dans le but d’une actualisation permanente de ce journal, j’avertis tout lecteur qui aurait eu à connaître ce Centre, à un moment donné, et désirerait partager des souvenirs, commentaires, informations, qu’il est invité à prendre contact avec moi, et s’il le permet, m’autorise la publication de ses souvenirs.

           Je remercie messieurs Ernest NIESSEN et Claude LUBNAU d´Algrange pour les interviews très sympathiques qu´ils m´ont donnés au téléphone, sans oublier mon frère Robert ancien du Centre (1946-1947), ni Roland SEBBEN avec lequel j'entretiens d’amicales relations depuis quelques années déjà. N´étant plus en possession de toutes les photos nécessaires pour cette documentation, je suis entré en contact avec l´ingénieur des mines de Mairy Mainville. Voila ce qu´il m´écrit: " J'ai un bon souvenir également de la Mine d'Algrange. Quand j'ai été embauché comme jeune ingénieur (non dépucelé!) à Mairy en 1970, un de mes bons camarades, Jérôme LONGEAUX, a été embauché à Algrange... Nous avons quitté tous les deux La Lorraine 10 ans plus tard, mais sommes restés en contacts étroits... Utilisez toutes les photos de mon " site " que vous voudrez, elles sont là pour cela. Bien cordialement"  François-Xavier BIBERT.

Une école des mines avait été ouverte en automne 1899. L'école des Mines d'Algrange en déplacement en 1905 devant la mine de Fontoy
Une école des mines avait été ouverte en automne 1899. L'école des Mines d'Algrange en déplacement en 1905 devant la mine de Fontoy

Une école des mines avait été ouverte en automne 1899. L'école des Mines d'Algrange en déplacement en 1905 devant la mine de Fontoy

C.M. du 10 juillet 1929 concernant l'école des Mines de Thionville fondée en 1901

C.M. du 10 juillet 1929 concernant l'école des Mines de Thionville fondée en 1901

En 1911, le bâtiment en construction, il ne sera pas utilisé de la même façon jusqu'en 1945

En 1911, le bâtiment en construction, il ne sera pas utilisé de la même façon jusqu'en 1945

Ouverture du centre d'apprentissage des mines.
C´est en 1945, juste après la guerre, que la ville aux quatre mines ouvre un Centre de Formation pour les futurs ouvriers-mineurs, mais sans la participation de la mine de Rochonvillers. La répartition des apprentis était inégale: 50% pour la mine d'Angevillers, 33% pour la mine Sainte-Barbe (La Paix) et 17% pour la mine Burbach.  la durée du cycle d’enseignement est de quatre (4) ans. Les conditions d’admission sont rigoureuses: condition d’âge requis fixée entre 14 et 16 ans et surtout satisfaire à l’aptitude médicale obligatoire.
Ce qui fut le centre d'apprentissage, transformé depuis sa fermeture en habitations. En 1964, c'est la famille de Mario AGOSTINI qui s'y installeCe qui fut le centre d'apprentissage, transformé depuis sa fermeture en habitations. En 1964, c'est la famille de Mario AGOSTINI qui s'y installe
Ce qui fut le centre d'apprentissage, transformé depuis sa fermeture en habitations. En 1964, c'est la famille de Mario AGOSTINI qui s'y installe

Ce qui fut le centre d'apprentissage, transformé depuis sa fermeture en habitations. En 1964, c'est la famille de Mario AGOSTINI qui s'y installe

       Le centre, l´école même, était situé dans la rue des Alliés sur le côté droit, tout au début en 2ème position du bâtiment faisant coin avec la rue Marechal Foch et la rue des Alliés. Le corps de bâtiment mis à la disposition par la mine Sainte-Barbe (mine de la Paix) était une construction qui ressemblait à une maison pour réfugiés ou comme au temps des Allemands, à un " Arbeitsdienst lager " (Service du Travail de l´Etat), pour les étrangers venu de l'Ouest et travaillant à la mine Ste Barbe. Composée de quatre bureaux et au milieu une place de rassemblement et de sports, à l´abri de la pluie, cette structure était parfaitement adaptée pour un centre d´apprentissage. Supprimé en 1961, il fut dirigé pendant de longues années par Monsieur Gaston FOISSEY.

Article du Républicain Lorrain de septembre 2011

Article du Républicain Lorrain de septembre 2011

Anecdotes:
                Dans les années 1950, un officier du 26ème R.I. en cantonnement à Angevillers, démissionnaire de l'armée (sans doute afin d'éviter un séjour en Indochine), par la filière de l'abbé KEIME " Sainte Famille " a été embauché en qualité de moniteur de sport au centre d'apprentissage. Cette personne indélicate, après avoir détourné une importante somme d'argent (argent destiné à payer les vacances des apprentis) à été viré manu militari. Avant de reprendre son service à l'armée, il a été obligé de travailler au fond en qualité de foreur afin de laisser une partie de sa paye pour rembourser ce qu'il avait détourné. Ayant repris du service à l'armée, quelques années plus tard, il se serait fait égorger par le F.L.N. en Algérie.
                En 1948, les apprentis du centre, sous la houlette de Gaston FOISSEY, doté d'une fibre artistique certaine en sa qualité d'ancien membre du groupe de chanteurs et de comédiens " Les compagnons de la chanson " ont offert aux Angevillois un spectacle éblouissant. Une soirée cabaret tout à fait exeptionnelle....
                Comme dans tout établissement, on y trouvait des toilettes obligatoires et nécessaires et dont on veillait bien à la propreté. Au sous-sol, bétonné, avec cave chaudière, avait été aménagés des ateliers pour les apprentis. Sur la photo que m´a faite parvenir Roland Sebben, et dont je lui suis infiniment reconnaissant, on y voit bien l´ancien centre d’alors, cette maison au n° 2 de la rue des Alliés, aujourd’hui transformée en immeuble d´habitations, mais qui n´a plus le " visage " d´antan.
               Hélas, le spectre d'une fermeture pesait déjà sur les mines de Lorraine dès la fin des années 1950... Présage qui se concrétisa en 1961 par la fermeture de notre centre. Ce récit couvre surtout la période 1955-1959, dates durant lesquelles j'ai fréquenté cet établissement pour mon apprentissage.
                   Plutôt que d´embaucher des jeunes sans expérience pour le travail au fond, de nombreuses mines de fer, charbon, phosphate ouvrirent des centres d´apprentissage afin de disposer immédiatement d’ouvriers qualifiés, possédant l’expérience requise pour le travail au fond; gros avantage pour la direction des mines d’utiliser à tous les postes de production et d’entretien, une main d’œuvre rapidement opérationnelle. J’essaie de raconter au plus près l´évolution du centre des mines de fer de notre vallée. En s´inscrivant au centre, tout élève donnait également son appartenance à la mine où il désirait se faire embaucher plus tard .
             Celui qui avait réussi son CAP et qui, après son service militaire revenait dans la mine de ses débuts, touchait une prime de 140.000 Francs anciens: prime que j´ai touchée pour être retourné à la Burbach. La quatrième année d’études était celle du C.A.P. où l’on recevait enfin la qualification d’aide-mineur
1957, au tableau d'instruction pour l'électricité1957, au tableau d'instruction pour l'électricité

1957, au tableau d'instruction pour l'électricité

Les épreuves scolaires de cet examen se déroulaient au Centre d’Algrange, qui recevait aussi les candidats de Hayange, en ce qui concerne les compositions de Français, arithmétique, dessin industriel, électricité, géologie et méthodes d’exploitation. Est-ce que d’autres 4ème années de villes avoisinantes (BOULIGNY par ex.) passaient l’examen dans notre ville d’Algrange? Je n’en ai malheureusement que des souvenirs très imprécis…
             La réussite au C.A.P. d’aide-mineur donnait, pour ceux qui avaient échoué au Certificat d’Etudes Primaires (CEP), un grade d’équivalence de celui-ci et pouvait ainsi privilégier leur détenteur lors d’embauchage dans une autre entreprise.
           L´enseignement scolaire s´étendant sur quatre années d’apprentissage, l´instruction se faisait alors en alternance. En première année, c´était l´enseignement comme à l´école supérieure; une semaine d´école suivie d´une semaine de travail sur le carreau de la mine d´Angevillers ou de Sainte-Barbe et qui consistait à prêter main forte aux travailleurs du carreau. 
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

Déchargement et stockage des chandelles (troncs de sapins servant au boisage du fond) arrivant par train, sur la place aménagée du carreau de l´entreprise. Chargement des chandelles sur wagons pour le fond. Aide à l´entretien de l´atelier, navettes avec le camion de service de la mine pour aller récupérer des livraisons de cartouches pour tir à l´oxygène liquide à la cartoucherie de Hayange, que "j´effleurerai" seulement dans mon ouvrage, un peu plus loin. On apprenait ainsi aux jeunes, le travail externe mais complémentaire, nécessité absolue pour un fonctionnement optimal de la production et du rendement de la mine.

Stock de chandelles

Stock de chandelles

Au fil de mes souvenirs ressurgissent certains faits de 1ère année et qui avec le recul du temps semblent déroger aux principes de l’Education…Exceptions ou accords tacites entre la Direction des mines et l’Education au Centre !  Je me souviens que " des ouvriers de jour de la mine Sainte-Barbe réparaient certaines toitures des maisons appartenant à l’entreprise, à gauche de la rue des Alliés. Bien que censés devoir suivre l’emploi du temps – Travail au jour - nous avons tous participé aux travaux manuels et aidé les couvreurs...l’enseignement scolaire passant au second plan ". 
        Autre exemple" lors de la construction de leurs maisonnettes, tout au fond de la rue de Londres, par certains employés ou ouvriers? de la mine d’Angevillers, les Castors….Là aussi, nous avons été réquisitionnés pour couler la dalle de fondation et de rez-de-chaussée, au détriment du Centre…". Certains lecteurs se diront peut être aujourd´hui: " Chose absolument inconcevable de nos jours ! " 
Début des constructions de la rue des Castors et des buildings du Batzenthal et aujourd'hui
Début des constructions de la rue des Castors et des buildings du Batzenthal et aujourd'hui

Début des constructions de la rue des Castors et des buildings du Batzenthal et aujourd'hui

Ou encore, certains cadres supérieurs de la mine qui ont fait creuser et couler les fondations de leur maisons en construction par les apprentis...On appelait cela les travaux pratiques, de même que le déménagement de l'abbé KEIME d'Angevillers à Boulay réalisé également par les apprentis...
           Pour nous , les jeunes , nous trouvions ce type d’expérience vraiment intéressant... C’était ainsi, nous apprenions aussi l’école de la vie…, le fait de participer tous ensembles à ces activités physique créa au sein du groupe un esprit de camaraderie et de cohésion qui ne désarma pas durant ces quatre années: " unis comme à bord " disent les marins. Comme déjà remarqué en préambule, l’oubli s’installe ! Phénomène de société ? Oui, je le pense .
           Les transmetteurs de la mémoire, grands-parents, arrières grands-parents ne sont plus là pour éclairer leurs petits enfants sur la situation d’une époque telle qu’ils la vivaient! Et c’est grand dommage ! Tourné résolument vers un avenir incertain, on en vient à se désintéresser de son passé. Pourquoi ne trouve-t-on rien, publication, documentation, photos, etc., sur la cartoucherie de Hayange ?
             Pourtant, lorsque les mines battaient pleine activité, cette entreprise jouait un important rôle dans le bassin en qualité d’employeur fournisseur d’emplois pour les locaux... Essentiellement du personnel féminin, vu que la grande majorité masculine était employée aux mines ! J´ai pu visiter cette Cartoucherie deux ou trois fois, je me souviens du Travail que faisaient en grande partie des jeunes femmes, dans une atmosphère vraiment poussiéreuse vu la composition des élements pour la fabrication des cartouches; oui on pourrait dire un travail sale, fastidieux, et je pense, mal rémunéré.
Fabrication des cartouches dans les années 20 et dans les années 70 à la cartoucherie d'Hayange
Fabrication des cartouches dans les années 20 et dans les années 70 à la cartoucherie d'Hayange

Fabrication des cartouches dans les années 20 et dans les années 70 à la cartoucherie d'Hayange

Durant les 2ème, 3ème et 4ème années, l’alternance des programmes est restée identique: une semaine d’enseignement scolaire suivi d’une semaine d’apprentissage au fond, et ainsi de suite. Pour l’enseigne-ment de jour, M. BERTRAND de Thionville, moniteur depuis 1945, assurait les cours de français, mathématiques, technologie professionnelle, etc…, M. ZCONG (orthographe à vérifier) d’Algrange, lui aussi moniteur depuis 1945, était responsable pour l’atelier, du dessin industriel, des cours d’électricité…

          Je me souviens parfaitement de ces deux formateurs, présents dès le début du Centre que je considère aujourd’hui comme exceptionnels et maîtres de qualité, conscients du rôle qu’ils avaient à jouer dans notre éducation. M. BERTRAND (moniteur de formation générale) me laisse le souvenir d’un instituteur sympathique, M. ZCONG ( moniteur de mécanique, électricité et dessin) celui d’un homme jovial, malgré la difficulté d’enseigner et de faire entrer dans les têtes de ces jeunes, toutes ces nouvelles matières dont ils devraient professionnellement utiliser.

          Le premier directeur du centre fut un certain M. GARNIER, ancien chef porion de Meurthe et Moselle ,qui ne resta que 2 ans dans cette position, car, si je me base sur un ancien du centre de cette époque, GARNIER aurait eu des " difficultés " sur la place qu´il occupait. Il reprit par la suite un poste de porion à la mine d´Angevillers. Le 2ème directeur du centre fut un M. Gaston FOISSEY, ancien professeur de français, qui habitait Angevillers que l´on aimait bien. Le sport, l’éducation physique jouait un rôle très important au centre…il fallait modeler et préparer les futurs mineurs aux conditions extrêmes dans lesquelles ils évolueraient, plus tard, au fond. Je reviens sur un ancien de 1946, qui me cita deux noms de moniteurs sportifs : M. LUCOSS ou LUKOSS et MORANDINI Pour ma part, le dernier dont j’ai souvenir est M. HOFFMANN, de Nilvange..

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

L´athlétisme, le handball et le basket donnaient lieu à des compétitions inter-centres des mines de fer. Notre Centre possédait un terrain de sports, mis à la disposition par la mine d´ Angevillers. Il était situé à droite du carreau de la mine, en passant le pont qui conduisait vers les bureaux de l´entreprise. Un grand vestiaire et une salle de sports avaient également été aménagés en dessous de ce pont. Nous pouvions pratiquer l’athlétisme, base ne notre éducation sportive, mais également des sports collectifs comme le baskett ou le hand-ball, moins prisé. Possibilité pour nous d’obtenir le Brevet Sportif Populaire (B.S.P.).et autres Diplômes Scolaires sportifs. Le Centre eut ses " Champions de Moselle ".

1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers
1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers
1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers

1955-1956 Notre terrain de sports près de la mine d'Angevillers

Qui du Centre se souvient encore de la grande rencontre inter-centres de toute la Moselle avec démonstrations de gymnastique au stade St. Symphorien à Metz en 1956 ? Pour cette rencontre on avait étudié les mouvements à faire pendant des semaines.
        La fin d´année d’apprentissage était marquée par une colonie de vacances de trois semaines, moniteur responsable M. BERTRAND. En 1958 ce fut l’Ile de beauté ! Souvenirs inoubliables pour des jeunes de cette époque en colo en Corse: Ajaccio, Calvi, Piana, les Calanches, Porto, Corte, le Monte d´Oro - oui, vraiment inoubliable!
En tee-shirt rayé: Monsieur BERTRAND et Le Monte d'Oro en 1958En tee-shirt rayé: Monsieur BERTRAND et Le Monte d'Oro en 1958

En tee-shirt rayé: Monsieur BERTRAND et Le Monte d'Oro en 1958

Le centre organisait également des excursions comme par exemple Verdun, très intéressant pour nous les jeunes qui, nés bien sûr après 1914 mais au début de la seconde guerre mondiale, avions été vaccinés par cette époque.
         Avant que j´en arrive à raconter du " fond ", une petite anecdote: cela devait être 1956 ou 1957, les apprentis de mon année avaient été mis à la disposition du " Chantier Grotte de la Sainte Vierge Marie " pour creuser une tranchée pour la pose d´une conduite d´eau qui devait alimenter un petit bassin figurant la source miraculeuse de Lourdes. La tranchée débutait sur le côté droit de la vallée de la Burbach, dans le même coin que le dépôt de la mine pour capter une source à environ 400 ou 500 mètres de la Grotte. Cette tranchée nous l´avons creusée en une semaine. Ce fut pour nous une belle semaine de vie collective passée en pleine nature.
        Et encore une petite histoire, les anciens s’en souviendrons:  les jeunes du centre avaient organisé sur le plateau d´ Algrange entre 1947-1948 un petit camp indien. Avec wigwams et un grand feu de camp.
Le tout en montant par la rue du chemin des Dames jusqu´au plateau, où le terrain était prédestiné pour jouer au foot. Les anciens Coeurs Vaillants de la chapelle Saint Antoine s´en rappelleront. Pourquoi ce camp en 1947 ou 1948, qui du centre avait eu cette idée? Cela m´échappe! Je me souviens de ces " indiens ", j´avais 7 ou 8 ans. Une femme, parmi beaucoup de spectateurs, avait même été légèrement blessée par une flèche qui était retombée du ciel.

 

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
L´apprentissage au fond:
        Dans la mine d´Angevillers, en couche moyenne, couche grise, il y avait un quartier réservé pour les apprentis-mineurs du centre. Ce quartier se trouvait dans (ou près de) la concession de Tressange. Quarante-cinq minutes de trajet à bord du train du personnel étaient nécessaires pour rejoindre le site …le train, n’osant pas rouler plus vite, pour cause de sécurité. Alors nous les jeunes, ou bien on jouait aux cartes ou alors on jouait à ce que nos camarades italiens nous avaient appris, ce jeux des doigts, la Morra. Jeu à deux joueurs où l’on devait deviner un nombre de zéro à dix. J´ai encore aujourd´hui le son de ces chiffres dans mes oreilles que l’on prononçait quelquefois en longueur: uno, due (dueeee), tre, quattro (quatrrr) - il fallait bien se distraire jusqu´au quartier-école. Parfois aussi on somnolait en entrant ou en sortant du fond.

 

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

Nous avions bien sûr nos moniteurs de technologie et au fond, trois mineurs hautement qualifiés commissionnés dans les fonctions de porions: Michel BACK qui habitait Angevillers, Charles SCHIEBEL, Joseph SPURCK …Hélas ma mémoire est un peu défaillante à ce sujet. Le travail au fond à partir de la 2e année (une semaine sur quatre). Au quartier-école, ils apprenaient le métier de mineur ainsi que les travaux de régie qui consistaient à l´abattage avec forage au front (au bloc) avec perceuse (marteau) pneumatique et chargement à la pelle et au pic dans des petits wagonnets, à la pose de voies pour transporter notre production de minerai jusqu´ à la gare du chantier. Le minerai de toute la mine d´Angevillers partait à cette époque en direction de Metzange, où avait était construit un concasseur pour ensuite terminer le chemin dans les hauts fourneaux de Thionville. Revenons sur ce travail lourd et rudimentaire qui devait nous forger physiquement et nous faire comprendre des détails qui sur l´apprentissage moderne nous échapperaient. Avant les années de modernisation dont le centre profita à partir des années 1956-57, l´éducation au fond à mi-temps était réservé aux deux dernières années. Dans le quartier-école, ils étaient initiés au tir et au travail de boutefeu. Pendant leur temps d'apprentissage ils participaient à l'exploitation. 

1956, les jeunes apprentis au fond de la mine

1956, les jeunes apprentis au fond de la mine

Pour l´avancement des galeries (le percement du front de taille) on forait des trous de tir d´après un schéma de placement des perforations sur les 2 cotés du front pour obtenir un avancement de 2,20 à 2,30 mètres par volée. On utilisait pour le tir de l’oxygène liquide comme explosif. Les cartouches, mélange de sciure et de farine de bois, avec un peu de poudre de liège, roulées dans du papier épais, comme de longs cigares, mesuraient 800 x 34 mm et pesaient 225 gr (je possède encore toujours ces informations dans mes cahiers du centre).

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
Elles étaient trempées dans de l’oxygène liquide dont la température est de moins -183 °C. Il fallait se dépêcher, car on ne disposait que de très peu de temps, environ 10 à 15 minutes pour sortir les cartouches des grands bidons " trempeuses ", les introduire avec un détonateur et une mèche lente à poudre noire, enrobée d´un tissu imprégné, d´une longueur calculée dans les trous de tir et boucher ces trous avec des bourres formées avec de la poussière ou grains de minerai que l´on roulait dans des feuilles de papier que l´on appelait papier de mine et qui étaient d´une certaine résistance.
A cette époque au Centre on ne pratiquait pas encore le tir électrique. Description plus bas. Ces bourres avaient alors une longueur d´environ 30 centimètres. On introduisait ces bourrages derrière les cartouches remplies d´oxygène liquide pour éviter un recul de celles-ci vers la sortie des trous de tir et pour augmenter la puissance de l´explosif dans les trous forés. Le tout était dangereux, on tapait ces bourrages derrière les cartouches avec un bâtonnet (un bourroir en bois en forme de tige) de façon à bloquer les cartouches dans l´intérieur des trous de tir. Si ce blocage était mal fait, la pression produite évacuait et éjectait avec force cartouches et bourrages en dehors des trous. Il ne fallait pas être derrière, recevoir le tout dans son visage pouvait être très dangereux. Pour allumer les mèches de tir on utilisait une lampe à carbure. Voir ce front de taille mal éclairé avec toutes ces mèches qui brûlaient et toute cette vapeur produit par l´oxygène pouvaient donner des frissons comme dans un vieux film de Frankenstein.
Maintenant il fallait se dépêcher, faire vite et évacuer le chantier pour laisser place à la procédure irréversible du tir. Au dehors du chantier de tir était suspendu un morceau de rail contre lequel il fallait taper avec un autre morceau de fer (une écluse de rail) pour avertir de l’imminence d’une explosion à venir. On criait alors " çà brûle " ou comme les vieux dans leur patois allemand " s´brennt ". Cela nous amusait un peu!
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
En deuxième phase il fallait rentrer dans le chantier où avait eu lieu le tir pour contrôler le plafond et les parements. C´est ce qu´on appelait le purgeage ou sondage. C´était en même temps une épreuve pour ceux qui ne pouvaient plus suivre physiquement cette étape et abandonnaient alors le centre. C'est avec des barres de fer de 3,50 mètres de long dont lune des extrémités ce terminait en bec aplati et l´autre extrémité " coupée " rond, que l´on faisait le sondage du plafond jusqu´en haut de la taille (remblais de minerai obtenu par la volée de tir). Taper une telle barre contre le plafond à une hauteur de 4 mètres afin de contrôler par résonance la solidité de ce que l´on avait au dessus de sa tête. Cela demandait une bonne constitution physique et une musculature entraînée à l’effort. Le bec servait à taper une amorce (petite fente) dans le bloc instable de façon à pouvoir placer la barre et l´utiliser comme levier. Pour exécuter ce sondage il fallait toujours avoir deux ouvriers, l’un tenant cette barre et le second tapant avec une masse contre le bas de cette barre. Plus tard, ces lourdes barres en fer furent remplacées par des barres en aluminium, bien plus légères, pour notre grand bonheur. Malheureusement ce remplacement intervint tardivement, nous laissant ainsi faire connaissance et apprécier le travail réalisé avec celles en fer…
       En troisième phase, il s´agissait de charger le minerai dans des petits wagonnets (berlines d´une contenance d´environ 2 tonnes) que l´on poussait jusque devant le remblai à charger. Après dégagement des premiers mètres, il fallait continuer à poser la voie (des rails) pour être dans le voisinage direct du chargement.  
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
   Un wagonnet étant rempli on le roulait jusque dans la gare où les berlines de minerai étaient réunies en convois pour être tirées vers le jour par une locomotive électrique. Quand la pente descendait un peu trop et pour freiner, on disposait d’une longue barre de bois que l´on plaçait entre les 2 roues d´un même coté de la berline, sans aucune précautions, naturellement, en parfaite insécurité…les jeunes sont ainsi.
           Le chantier étant vide et avant le prochain forage du front on raccordait, si nécessaire, une longueur de tuyaux pour l´air comprimé qui alimentait les marteaux pneumatiques. A certains passages dangereux, on posait des chandelles avec chapeau de bois. Ce travail que l´on appelle le boisage ou soutènement demandait également une condition physique à toute épreuve. En effet, nous devions scier ces troncs de bois de sapin et finir à la hache pour former les chapeaux placés sur la tête des chandelles.
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
Pour la petite histoire, beaucoup de ces chandelles, peut être même toutes, venaient des forêts de sapins des Vosges. Certains de ces arbres portaient encore, à l´intérieur du tronc, des blessures de la guerre, et oui, en les sciant on pouvait rencontrer des éclats, des petits fragments d'obus. La plus grande importance du boisage restait toujours le soutènement dans les parages dangereux du dépilage. C´étaient des endroits que nous les jeunes on visitait seulement pour l´enseignement.
         Puis arriva la période 1957-1958 et un tout autre enseignement, celui du modernisme dans l´extraction du fond, donc quota de rendement. Ce qui restait de l´enseignement initial du fond et devenu obsolète un peu plus tard, c’était le sondage, le travail de sécurité à appliquer après les tirs qui consistait à contrôler le plafond et les parois du chantier.
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

  Par contre, le chargement à main du minerai ou avec petites chargeuses Eimco (chargeur catapulte avec godet) ou l´estacade de raclage du nom allemand Schrapper (prononciation schrappa) firent place au chargement moderne avec camions-bennes électriques (alimentés par un cable de 250m enroulé sur un tambour tournant, placé sur le coté de l´engin) ou diesel dont le moteur produisait le courant pour alimenter les 2 moteurs électriques du camion. Avant qu´arrivent les chargeurs diesel à grande pelle (godet) comme Caterpillard etc., ce fut l´apogée des chargeuses électriques JOY, qui possédaient devant 2 pinces pour rassembler le minerai sur un tablier relié à une bande transporteuse qui déversait alors le minerai dans un de ces camions qui se trouvaient à tour de rôle en arrière de la Joy, sous la bande transporteuse.

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange

Pendant le chargement du premier camion, le deuxième transportait sa charge de minerai vers le quai (rampe) de chargement pour déverser son contenu dans des wagons pour le transport au jour. Le schrapper resta encore en service dans certaines mines, essentiellement dans les chambres de dépilage. Le forage des trous de tir avec marteaux pneumatiques fut remplacé par des Jumbos avec deux grands bras glissières supportant les perceuses électriques munis d´un long foret de 3m. L´oxygène liquide perdit sa place comme explosif principal pour les volées de tir. On utilisait maintenant comme explosif la Titanite, qui ressemblait à des barres de dynamite, avec détonateurs. Ces cartouches étaient mis en dépôt au fond d´une galerie parallèle à la galerie d´entrée de notre mine d´ apprentissage, pour bien être en sécurité afin d´éviter tout danger d´ explosion par manipulations maladroites ou même contre les vols. Des rails conduisaient jusqu’à la poudrière où se trouvait le dépôt des explosifs, celui-ci sécurisé par une grille cadenassée.  C´était alors à nous, ceux de la première année, d’exécuter cette " corvée " de manipulation du matériel de tir (cartouches et détonateurs) dès son arrivée sur le carreau, avec des petits wagonnet vers la poudrière.

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
           Dès 1957, l'enseignement moderne entra en vigueur, nous préparant ainsi aux différentes épreuves du CAP du fond. On apprenait à conduire ces gros engins de transport de minerai, camions-bennes, à cette époque électrique avec câble sur rouleau-tambour, à manoeuvrer la chargeuse Joy qui demandait une certaine aptitude et compétence. Quelle destination donnait-on au minerai chargé dans ces camions ?
             Là, pour nous les jeunes, cela devenait également un peu l'aventure, un mélange de suspense et de crainte pour l'opération. Je m'explique! Transporter le minerai en étant  "accroché" à ce câble électrique dont le rouleau pouvait bloquer à tout instant, nous mettait dans une situation stressante avec frissons garantis.
             L'étape suivante, était la montée sur une rampe où nous attendaient (au pied de celle-ci) les wagons de remplissage pour le transport hors mine. Délicate opération avec risques assurés, puisqu'il fallait monter jusqu'au bord de cette rampe, mais pas plus loin, pour décharger le minerai dans un des wagons. Si (j'écris bien si) on n'était pas suffisamment vigilant, il pouvait arriver que le camion dépasse la chandelle posée en guise de butoir pour éviter aux deux roues avant de l'engin de dépasser la rampe.
              J´ai bien eu la chance de ne pas arriver dans une telle situation, par contre d´autres copains........! Bon, par bonheur il n´y a pas eu de blessés, mais c´est très impressionnant de voire un engin pareil surplomber la rampe de déchargement. Suspens pur!
Le travail au jumbo nous obligeait à être très adroit dans sa manipulation et de même dans la préparation d´une volée de tir. Les trous de tir étaient forés en principe dans un schéma qui comportait 28 trous pour une section de 4m sur 3 et de 2m de profondeur. On chargeait les trous de tir avec des explosifs nitratés comme la titanite. Muni d´un détonateur retard d´une différence de quelques millisecondes entre la première rangée et les suivantes et d´un fil électrique pour chaque bourrage, le tout relié à un fil de tir principal que l´on déroulait jusqu´au dehors du chantier de tir. C´est avec un ohmmètre que l´on vérifiait le passage du courant dans tout le réseau ainsi préparé. Après le tir, travail obligatoire de purgeage du plafond et des parois.
Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à AlgrangeHistoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
          Dans l´enseignement au fond on apprenait aussi le boulonnage du plafond que l´on consolidait par de longs boulons, simples tiges de fer de 2 m à 2,5 m, ancrant le toit aux terrains supérieurs. À notre époque ces boulons se terminaient par une fente d´environ 10 cm dans laquelle on plaçait un coin en fer. En tapant le boulon arrivé au fond du trou foré avec une foreuse conçue pour ce genre de travail, le coin " coincé "  dans la fente du boulon élargissait celle-ci et ancrait la tige en fer dans la partie supérieur du gisement. Le principe de la cheville.
Ensuite au bout du boulon sortant du trou et qui était pourvu d´un pas de vis l´on mettait une plaquette en fer, des fois aussi un chapeau en bois et une plaquette, et une visse que l´on serrait avec une machine pneumatique tapante. L´ancrage pouvait ainsi supporter une pression variant de 11 à 16 tonnes.
Avant de terminer mon récit sur les années passées au centre d´apprentissage ,je ne peux m’empêcher d’évoquer de tristes souvenirs: celui de l´accident mortel du jeune PICARD d´Angevillers, apprenti de 3ème ou 4ème année, survenu en 1956/1957dans la côte de Beuvange alors qu’il circulait à moto, transportant sur le tandsad de sa superbe machine rouge dont il était très fier, son copain BACK, lui aussi d’Angevillers, lequel fut grièvement blessé, restant de longues semaines dans le coma. Tout le personnel du Centre assista aux obsèques de notre camarade.
           Le second, est celui d’un accident mortel survenu à un ancien de notre Centre qui avait réussi à faire son "porion" et avait travaillé comme stagiaire à mes cotés, à la mine de Burbach, victime d’un fatal accident au fond de la mine Sainte-Barbe. Homme intelligent et sympathique, il était très estimé de ses pairs et des collègues de travail. N’ayant aucun contact avec la famille, et afin d’éviter toute susceptibilité, je m’oblige à ne pas citer nommément ce camarade dont sa mort m´a très touchée.

 

Histoire du centre d'apprentissage des mines de fer à Algrange
J’ajouterai une dernière anecdote à mon récit sur la mine d’Angevillers. Celle d’une aventure peu banale qu’ont vécu deux membres de ma famille. En 1944, débâcle allemande, les Américains avancent et occupent Algrange; les troupes allemandes se replient sur le plateau d´Algrange pour traverser le bois en direction de Beuvange – Thionville.
" Ma tante ARL Marguerite et ma soeur ainée Huguette, parties visiter une autre tante (Anna) qui habitait alors à Illange décident pour le retour de passer par la forêt et le plateau, toujours occupé par les troupes allemandes qui battent en retraite. Compte tenu de la dangerosité de la situation et des risques encourus, les deux femmes se font refouler et interdire d’aller plus loin. " Sonst werden Sie erschossen " leur a t´on dit " Autrement vous vous feraient tuées". Alors là il n´y avait pas de passage!
            N’étant pas les seules personnes à vouloir rejoindre Algrange, ma tante et ma sœur font la rencontre de M . WEISS, de la mine d’Angevillers. Celui-ci, comprenant alors leur désarroi leur fit accomplir un acte insolite. Leur montrant la galerie principale de Mertzange (Beuvange) il guida ces dames et le reste du groupe ainsi formé à travers la galerie, muni d’une lampe (à carbure) et les mena sous le plateau, à l´abri de tout danger de guerre, pour ressortir à l´entrée principale de la mine d´Angevillers à Algrange, sous l’œil quelque peu étonné et certainement stupéfié des américains qui occupaient maintenant la vallée..
 
Tous les faits rapportés sont réels et ne sont pas le fruit de mon imagination. Ils relatent tout simplement une époque de ma vie d’adolescent, des moments inoubliables vécus dans une France qui se redressait industriellement et surtout cette découverte du monde du travail minier.
          Je dédie cette histoire à tous les anciens qui sont passés par le Centre d’Apprentissage d’Algrange et qui comme moi, n’en conserveront que les meilleurs moments.       
           Aux Anciens qui n´ont pas eu la chance d´atteindre une retraite bien méritée et qui nous ont quittés bien trop tôt et à nos enseignants et moniteurs, à ces cadres qui ont su nous inculquer leur goût de l’obéissance, l’amour du travail, de la discipline, de la camaraderie et du respect d’autrui.
Cette histoire c´est aussi le temps de notre jeunesse !!! Et elle passe vite.
           Pour conclure la fin de cette apogée des mines de fer de Lorraine, j´ai trouvé ce passage dans une des histoires des mineurs du fond qui reflète ce passé exclu d´un futur que l´on espérait.
              Ironie de l’histoire, la fermeture de ces entreprises intervient alors qu’une mécanisation très poussée est mise en place dans les mines de fer pour une exploitation de haute performance et leur permettre d’atteindre des seuils de production maximum. Au grand dam des mineurs, sacrifiés à la politique du rendement et de la concurrence, ne pouvant exprimer qu’incompréhension, rancœur et amertume envers les dirigeants de l’époque.
Lors de la Sainte-Barbe, les jeunes apprentis portaient la statue
Lors de la Sainte-Barbe, les jeunes apprentis portaient la statueLors de la Sainte-Barbe, les jeunes apprentis portaient la statue

Lors de la Sainte-Barbe, les jeunes apprentis portaient la statue

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C
Originaire de Hettange Grande, expatrié en Indonésie, je decouvre ici à Jakarta l'histoire du centre de formation d'apprentis d'Algrange. Beau reportage. Bravo.
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R
Merci à vous de me lire d'aussi loin
B
Bonjour,<br /> toutes mes fèlicitations et mes remerciements pour ces documents et vos articles très intéressants<br /> Cordialement
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B
merci Roland, un grand merci!
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R
C'est normal René et je remets à jour certains articles que peu de gens avaient lu il y a 4 ou 5 ans ;)