Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Roland - Algrange d'hier à aujourd'hui

1883-1983, un siècle d’histoire de la mine La Paix à Algrange

7 Août 2014, 09:15am

Publié par R.S.

Article du Républicain Lorrain du 7 août 2014:

Entre résignation et colère, il y a trente et un ans fermait la mine La Paix. Une bande transporteuse unique en Europe avait fait son succès. 1883 - 1983, Moltke, Sainte Barbe puis devenue mine La Paix, une bande transporteuse unique en Europe, et une fermeture accueilli avec beaucoup de résignation et de colère. Tout un siècle d' histoire !

1883-1983, un siècle d’histoire de la mine La Paix à Algrange
La mine La Paix, anciennement Mine Moltke et Sainte-Barbe, s’étendait sur la bordure est du plateau lorrain et débouchait par des galeries situées dans les vallées de la Fensch et d’Algrange. Cette concession a été obtenue en 1873 par les frères Servai (Gebrüder Servai) puis, en 1974, elle est achetée par la firme Rudolf Boeking et Cie, en association avec les frères Stumm, sous la dénomination Mine Moltke, Witten 1 et Witten 2. Les débuts d’exploitation de cette mine se font à flanc de coteau du plateau du Witten et on exploite la couche rouge calcaire, acheminée vers le bas de la vallée à l’aide d’un téléphérique.
Ce n’est que vers 1883 que l’exploitation normale du minerai se fait par l’entrée principale, la même entrée que les mineurs emprunteront lors de leur descente au fond jusqu’en 1983.
Après la Première Guerre mondiale, dès 1919, la concession est reprise par l’UCPMI (Union des consommateurs de produits métallurgiques et industriels) et fera partie successivement en 1963 de la SMS (Société mosellane de sidérurgie) et en 1973 de Sacilor (Société des aciéries et laminoirs de Lorraine). Elle prend le nom de mine La Paix le 1er janvier 1966 suite à la fusion avec la mine de Havange. Durant de nombreuses années, on exploite le minerai à flanc de coteau pour parvenir à la faille de Fontoy, qui conduit au forage d’un puits interne de 110 mètres, offrant ainsi la possibilité d’exploiter les couches inférieures. C’est l’époque du forage et du chargement à la main, celle des chevaux et des petits wagonnets. Mais aussi celle de la sueur et du danger permanent.
La fin de la Seconde Guerre mondiale marque le début de la mécanisation. Timide d’abord, puis plus conséquente à partir des années 60.
1883-1983, un siècle d’histoire de la mine La Paix à Algrange
Une idée de génie
La mine fournit alors journellement 2 500 tonnes de minerai de fer à l’UCMPI d’Hagondange. C’est dans ses bureaux que surgit un jour une idée audacieuse. Pourquoi ne pas construire une bande transporteuse longue de plusieurs kilomètres et qui permettrait d’acheminer directement le minerai depuis le fond de la mine jusqu’aux accumulateurs silos du jour ?
La modernisation de la mine par cette bande transporteuse de 2 500 mètres s’est étalée de 1957 à 1959. « Cette réalisation est unique en Europe. Si certaines sont équipées d’un tel système, aucune sur le vieux continent ne peut se flatter d’en posséder une aussi longue et aussi complète », déclara à l’époque M. Perinaud, alors directeur de la mine. « Les capitaux investis sont considérables mais les résultats voulus seront atteints puisque la production sera de loin accrue et nous diminuerons non seulement la fatigue de nos ouvriers mais également le danger. »
1883-1983, un siècle d’histoire de la mine La Paix à Algrange
Un sommeil définitif
La fermeture définitive de la mine a eu lieu le 28 juillet 1983 à 14 h, après le poste du matin et après un siècle d’existence. Sur place ne restaient plus qu’une dizaine d’ouvriers chargés de l’entretien des galeries. Selon les dires officiels de l’époque, la mine devait être mise en sommeil. Mais les dernières "gueules jaunes" d’Algrange savaient très bien qu’elles n’emprunteraient plus le chemin qui les menait de la rue des Alliés sur le carreau de la mine. Les mineurs seront reclassés à la mine de Hayange pour certains ou encore dans la sidérurgie pour d’autres.
Le carreau de la mine possédait à la fin des années 60 plusieurs bâtiments comprenant des bureaux et deux logements d’agent de maîtrise. L’un d’eux, comprenant aussi des douches et des vestiaires, a été reconstruit en 1968. Un autre possédait un atelier d’entretien mais également une poudrière enterrée, deux dépôts de détonateurs entre autres.
Aujourd’hui, tout a été rasé, le site de la mine La Paix présente un espace lunaire. Il est question d’y bâtir des habitations.
A suivre…
Commenter cet article