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Le blog de Roland - Algrange d'hier à aujourd'hui

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)

9 Octobre 2017, 18:30pm

Publié par R.S.

Suite de mon livre (N°6)
Chapitre VI - La mine de Rochonvillers ( 1882 – 1981 )
Anciennement mine " PENSBRUNN "

Historique et évolution.

L'entrée de cette mine à flanc de coteau se situe à l'entrée nord de la ville d'Algrange, après la ferme du Batzenthal. C'est le 28 juillet 1873, que fut signé un acte octroyant la concession " Pensbrünnen " (213 ha) à Meurer de Cologne, ainsi qu'un autre acte octroyant la concession " d'Oeutrange " (258 ha) à Dillinger Hüttenwerke. Le 14 mars 1882 fut ouverte la mine de Rochonvillers.  C'est la " Gewerkschaft Rheinische Stahlwerke " (usines et aciéries du Rhin) qui débuta l'exploitation de cette mine le 1er juin 1882.

            L'entrée de la mine, d'un gabarit fort respectable (6 m de large sur 2m.80 de haut) était située à Algrange, tandis que le siège d'extraction se trouvait dans le bassin d'Ottange. A l'époque, le minerai était amené au jour à l'aide d'un câble sur une distance de plus de quatre kilomètres. Après épuisement de ces deux concessions, une galerie traversant une couche stérile, due à une faille frontale, permettra de poursuivre l'extraction dans la concession de Rochonvillers (459 ha) qui s'étend sous les communes de Rochonvillers, Escherange, la mine effleurant le  ban de Thionville.

Une autre entrée, quelques dizaines de mètres sur la gauche, avec sur son fronton la date de 1891 est l’entrée de la mine Pensbrunnen II qui sera exploitée jusqu’en 1910. Cette galerie passe sous la route pour aller monter dans la forêt (appelée Pensbrunnen Oeutrange). Au-dessus de la route existent 3 entrées sur un terrain aujourd’hui privé, qui devaient servir de poudrières (pas plus de documents sur ce lieu). Il y avait également un téléphérique qui reliait la mine Witten I (celle au-dessus de la rue des Roses, au Batzenthal) vers la mine Pensbrunn

 

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
La catastrophe du 3 janvier 1919 à la mine Pensbrunn.
        Alors que la première guerre mondiale venait à peine de se terminer, une terrible catastrophe vint à se produire dans cette mine.
        Le vendredi 3 janvier 1919, à 8 h 45, un bruit sourd comme un long coup de tonnerre fit tressaillir le sol. Le boisage d'une galerie de mine avait soudainement cédé sur une longueur de plus de 200 mètres. C'était le quartier 7 de la mine Pensbrunn, dans lequel 250.000 mètres cubes de minerai venaient de s'effondrer, causant la mort de 25 mineurs.
        La déflagration provoquée par cet éboulement projeta plusieurs mineurs à 75 mètres de leur poste de travail. Des wagonnets servant au transport du minerai furent broyés et des portes coupe-feu de 5 centimètres d'épaisseur détruites.
        Des berlines s'entassaient sur une hauteur de près de quatre mètres, car le sol venait de se soulever. Une panique générale s'empara des survivants qui s'enfuirent à la recherche de la lumière et de la liberté.
       Dans les journaux de l'époque, on nous dit que la population algrangeoise, dès l'annonce de la catastrophe, afflua sur le carreau de la mine. Petit à petit les premiers secours s'organisèrent sous la direction des responsables de la mine, Allemands et Français.
Extraits de journaux " L'ouest Eclair " " Le XIXème " des 5 et 6 janvier 1919Extraits de journaux " L'ouest Eclair " " Le XIXème " des 5 et 6 janvier 1919
Extraits de journaux " L'ouest Eclair " " Le XIXème " des 5 et 6 janvier 1919

Extraits de journaux " L'ouest Eclair " " Le XIXème " des 5 et 6 janvier 1919

        Des équipes de secours partirent des mines voisines pour tenter de sauver ce qui était encore possible de sauver. Ce furent les mineurs de la mine Burbach, mais aussi ceux venus d'Hettange-Grande qui vinrent les plus nombreux. L'équipe de secours, aussitôt organisée, aidée par les équipes des mines de Röchling (mine d'Angevillers) et Moltke (mine La Paix), réussit à sauver six mineurs et sortit deux blessés graves, neuf blessés légers ainsi que cinq corps. On décida ensuite d'arrêter les travaux de sauvetage pendant une heure afin d'établir des postes d'écoute permettant de détecter d'éventuels survivants.
         On s'aperçut vite de l'inutilité de la chose et du lourd bilan qui sanctionnerait cette catastrophe. Il fallut donc admettre que le nombre des victimes serait grand. Les autorités françaises qui avaient approuvé les décisions des Allemands, renforcèrent encore les effectifs afin d'atteindre le centre du sinistre…
        Ainsi, les 5 et 6 janvier, deux nouveaux corps furent retrouvés. Le 8 janvier, un survivant, Franz RIVA, fut retrouvé sous un wagonnet qui s'était renversé sur lui, le sauvant d'une mort certaine. Le malheureux y était resté quatre jours avant l'arrivée de l'équipe de secours du porion WAGNER. Le 11 janvier, un sauveteur, Mathias HOLZEMER, fut tué par la chute d'une " chandelle ".
        La semaine suivante, trois nouveaux corps furent remontés, et l'on se demanda alors s'il fallait continuer les recherches en raison de l'étendue de la catastrophe. Après bien des réflexions, les travaux furent poursuivis car les Allemands refusèrent d'arrêter prétextant: " Que la mine ne devait pas devenir un cimetière, même si la mine n'était plus allemande ".
 
         Le Général SCHLUMBERGER donna son accord à Monsieur BOTTENBERG pour la poursuite du sauvetage. Jusqu'au 25 janvier, 11 corps furent retrouvés et remontés au jour. Les recherches prirent fin le 31 janvier après la découverte des 2 derniers corps. Au total ce furent donc 25 victimes qui périrent dans cette catastrophe. (22 mineurs, 2 porions et 1 sauveteur)
        M. A. STECKLE fit part à M. A. KREDER des souvenirs que lui laissa son père, dans un article de " la Voix Lorraine " daté du 19 janvier 1964: " La catastrophe s'était produite entre les quartiers 7 et 8, à 4 kilomètres de l'entrée principale du puits, sous le ban de la commune de Rochonvillers à la limite des concessions Pennsbrunn et d'Hettange-Grande ".
 
        Les victimes étaient originaires de toute la région: d'Algrange, de Metzange, de Beuvange, d'Escherange et d'Oeutrange. Le dimanche 12 janvier, furent célébrées les obsèques des premières victimes. Le journal " Le Lorrain " nous signale la présence du Capitaine PHELIZON, administrateur de Thionville-Ouest accompagné du Commissaire de la République Monsieur MIRMANN. Ce dernier prononça un discours en l'honneur des victimes, discours qui fut traduit simultanément en allemand à une assistance nombreuse et recueillie. La journée se termina pour ces deux personnalités par une visite à l'hôpital d'Algrange afin d'y réconforter les nombreux blessés.
      
       L'analyse des différents récits ne permet pas de définir clairement les responsabilités. Les Allemands les mirent sur le compte de la " pagaille habituelle française ", alors que du côté français, on accusait plutôt la négligence due à une exploitation excessive pendant la guerre, période durant laquelle on ne s'occupait que du rendement sans se soucier des règles de sécurité, et ceci avec un personnel inexpérimenté. On parla aussi de l'état du terrain, trop sec après un été très chaud. La presse de l'époque insista, elle, sur les pluies abondantes des semaines précédant la catastrophe. L'eau se serait infiltrée dans des crevasses du plateau et aurait provoqué l'éboulement. Pour Monsieur KOCH, il est certain que depuis plusieurs jours la pression d'air était insupportable: " De partout on entendait des craquements ".
 
       Cette catastrophe, venant après la guerre, laissa de profondes cicatrices au sein de la localité. Mais tout le monde le dira, l'étroite collaboration entre le personnel allemand et les autorités françaises fut remarquable.
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
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       L'analyse des différents récits ne permet pas de définir clairement les responsabilités. Les Allemands les mirent sur le compte de la " pagaille habituelle française ", alors que du côté français, on accusait plutôt la négligence due à une exploitation excessive pendant la guerre, période durant laquelle on ne s'occupait que du rendement sans se soucier des règles de sécurité, et ceci avec un personnel inexpérimenté. On parla aussi de l'état du terrain, trop sec après un été très chaud. La presse de l'époque insista, elle, sur les pluies abondantes des semaines précédant la catastrophe. L'eau se serait infiltrée dans des crevasses du plateau et aurait provoqué l'éboulement. Pour Monsieur KOCH, il est certain que depuis plusieurs jours la pression d'air était insupportable: " De partout on entendait des craquements ".

       Cette catastrophe, venant après la guerre, laissa de profondes cicatrices au sein de la localité. Mais tout le monde le dira, l'étroite collaboration entre le personnel allemand et les autorités françaises fut remarquable.

Les victimes de cette catastrophe furent:

AUER Aloys, GIERMANN (Heinrich) Henri, MENEPACE (Ludwig) Louis, BEST Louis, GÖBEL (Peter) Pierre, OTTENBERG (Fridrich) Frédéric, BECKER (Wilhelm) Guillaume, GRANDJEAN (Johann) Jean, PHILIPPE Nicolas, DELLION Nicolas, HOLZEMER Mathias, SCHMIDT (Karl) Charles, DIEDRICHS Léonard, KREBER (Peter) Pierre, SCHMITZ (Heinrich) Henri, DUGON (Johann) Jean, KRETTNICH (Andréas) André, SCHNEIDER (Peter) Pierre, EBERHARD (Wilhelm) Guillaume, LAUER (John-Peter) Jean-Pierre, SCHWEITZER Nicolas, GERHEIM (Karl) Charles, MAYER Mathias, VOIGT (Karl) Charles, WIESHAUPT (Karl) Charles

Les noms des victimes avec les prénoms en allemand

Les noms des victimes avec les prénoms en allemand

L'entre-deux guerres.

       Le 18 janvier 1919, la mine fut mise sous séquestre par ordonnance du tribunal de Metz. Puis la Société des Mines de Fer de Rochonvillers fut constituée en 1920 par la Société des Mines de la Loire (mines de houille de la région de Saint-Etienne) et par la Société des Hauts-Fourneaux de Steinfort (Société luxembourgeoise Métallurgique et Minière de Rodange-Athus) pour reprendre des mines de fer lorraines, exploitées jusqu'en 1918 par des entreprises allemandes et mises sous séquestre par le gouvernement français.

       Ces mines furent amodiées par un jugement d'adjudication du tribunal de Metz le 29 avril 1920, à la Société des Mines de Rochonvillers, c'est à dire, louées pour 99 ans, avec participation de l'Etat dans leurs bénéfices.

       Il s'agissait des concessions de Rochonvillers (556 ha), Pensbrünnen (213 ha), Oeutrange (258 ha), Langenberg (137 ha). L'ensemble s'étendait sur une superficie de 1164 ha, en partie déjà exploitée. Deux sièges d'extraction existaient, capable chacun d'une production de 1000 tonnes/jour, celui de Langenberg raccordé à Dudelange aux chemins de fer luxembourgeois, et celui de Rochonvillers, raccordé à Algrange à la S.N.C.F.

        Les deux exploitations se faisaient par galeries à flanc de coteau. A Rochonvillers, la galerie principale de pénétration avait plus de 4 kilomètres de longueur.

       En 1921, la Société d'Athus-Grivegnée ayant pris le contrôle de la Société de Steinfort, la Société de Rochonvillers passa, elle aussi, sous le contrôle de la première nommée, devenue par suite des fusions successives d'Athus-Grivegnée avec Angleur, puis avec Cockerill et Ougrée, la Société Cockerill-Ougrée. Lors de la fusion d'Angleur-Athus avec Cockerill, la propriété d'une partie de la concession de Saint-Michel à Audun le Tiche fut apportée à la Société de Rochonvillers. L'exploitation de Saint-Michel était en fait assurée par son principal propriétaire, la Société Minière des Terres-Rouges.

       Après des pourparlers, une partie de la concession " Thomas Byrne " fut échangée contre la concession " Adélaïde ". Celle-ci se trouva enclavée entre le groupe des concessions Rochonvillers, Werder et Von Oppenheim, devenues la concession unique de Rochonvillers, et le groupe Pennsbrünnen-Oeutrange. La galerie d'extraction de Rochonvillers traversait également la concession d'Adélaïde.

       En 1922, on extrait 328.225 tonnes de minerai de la concession de Rochonvillers et 120.796 tonnes de celle de Langenberg. En 1924, les ventes de la Société des Mines de Rochonvillers portèrent sur 640.502 tonnes de minerai calcaire avec pour principaux clients l'Allemand KRUPP, les Hauts-Fourneaux de Musson, la S.A. d'Athus-Grivegnée, les forges de Klabeck dans le Brabant,  l'usine Bouelle à La Louvière en Belgique, les Aciéries de France dans le Pas de Calais et les forges de Knutange.

        L'année suivante, la Société des Mines de Fer signa un contrat de longue durée avec Athus-Grivegnée, s'engageant à lui fournir 10.000 tonnes de minerai par mois. Un autre contrat fut signé en mai 1926, avec la Société Métallurgique du Hainaut à Couillet en Belgique, portant sur 20.000 tonnes par moi.

      Le marché belge prit ainsi la relève d'un marché allemand de plus en plus fermé. Mais en 1930, la crise mondiale entraîna une diminution de l'extraction du minerai en Moselle. On réduit la durée du travail pour éviter des licenciements

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)

       Le journal " Le Messin ", daté du 26 septembre 1931, résume la situation en signalant une baisse des salaires de 6 francs par tournée à la mine de Rochonvillers. Partout des journées de chômage hebdomadaire doivent être introduites pour adapter le rendement à la consommation. C'est pour remédier à ces pertes de salaire que la ville d'Algrange notamment, envisagea l'exécution de travaux de secours alimentés par les fonds de chômage et destinés à venir en aide aux sans travail ou aux chômeurs partiels.

       Quant à Langenberg, la mine ne tourna plus qu'avec 62 ouvriers, soit la moitié du nombre atteint entre 1927 et 1929.

       A cette époque, la mévente du minerai amena la fermeture de Rochonvillers et la concentration de toute l'activité de la Société sur la seule mine de Langenberg, relativement proche de l'usine d'Athus qu'elle approvisionnait.

       L'exploitation de la concession de Rochonvillers fut arrêtée d'avril 1932 à l'automne 1937. Car, avec la disparition de la Société Métallurgique du Hainaut, la Société d'Angleur-Athus devint l'unique client de la Société des Mines de Rochonvillers. Or, le transport de Rochonvillers à Athus étant trop coûteux, c'est vers la concession de Langenberg que la société exploitante fit porter ses efforts. En 1933, cette mine produisait 600.000 tonnes de minerai.

       La concession de Rochonvillers fut réouverte pendant quelques mois en 1937-1938, mais face à l'amenuisement constant des demandes de minerai d'Angleur-Athus, l'exploitation sera de nouveau interrompue et la Société devra licencier la quasi-totalité des 168 employés du siège. 

       Fin 1939, reprise de l'exploitation et la mine Langenberg qui se trouvait en avant de la ligne Maginot, sera évacuée par ordre de l'autorité militaire; une partie du personnel sera évacué à la mine de Giraumont en Meurthe et Moselle et son matériel fut transporté à Algrange. Ainsi la mine de Rochonvillers reprenait de l'activité jusqu'aux destructions militaires de mai-juin 1940.

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Pendant la seconde guerre mondiale.

    Fin 1940, après des réparations, l'exploitation reprit sous l'autorité allemande de la " Généralbeauftragte ". Les Allemands rouvrirent la mine Langenberg et remirent Rochonvillers en exploitation autonome avant de la faire communiquer avec la mine voisine d'Angevillers et d'assurer la sortie du minerai par la galerie de cette dernière, la reliant directement au fer vers Thionville et l'Allemagne.

   En 1942, on eut un apport de main d'œuvre grâce aux prisonniers soviétiques. En 1943, on eut même un renfort de mineurs français venant de la mine d'Errouville. Vers la fin de l'occupation allemande, Rochonvillers fut vidée de presque tout son matériel, ses bureaux furent transformés en école préparatoire des mines et un certain nombre de chantiers souterrains devaient être transformés en usine de montage de bombes volantes, mais la débâcle finale empêcha la réalisation de ce funeste projet allemand.

    En 1944, à la reprise de l'exploitation française, la mine de Rochonvillers ne comptait plus d'ouvriers et ne disposait plus de matériel suffisant pour assurer une quelconque production. Ses maisons ouvrières étaient occupées par du personnel étranger à l'exploitation que les lois sur l'habitat protégeaient et ont continué à protéger contre toute expulsion autoritaire.

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De la reprise à la fermeture définitive.

      Après l'intermède de la seconde annexion et de la reconstruction, la situation économique évolua dans les années 1950 avec la mise en place de la C.E.C.A. La mine de Rochonvillers bénéficiera de crédits d'équipements approuvés par l'organisme européen dans le cadre du plan quinquennal.

      Le 1er mai 1955, il fut décidé la possibilité de rouvrir la mine de Rochonvillers. Cette décision fut approuvée par les autorités compétentes et un prêt d'un million de dollars fut consenti à la Société par la haute autorité de la C.E.C.A. Un programme de modernisation de l'exploitation fut établi, comportant le remplacement de l'ancien traînage par câble flottant dans la galerie d'extraction. Ce système avait l'inconvénient d'être lent, et d'immobiliser un nombre considérable de berlines. Une série d'autres traînages du même genre équipait le plan incliné central et les galeries secondaires. Tout cet ensemble sera électrifié; trolleys et locomotives électriques de 170 chevaux, remplaçant avantageusement les câbles.

       La reprise de l'exploitation eut lieu le 1er avril 1958 et la première rame de minerai, chargée en présence du Directeur-gérant DE SURVILLE et de son adjoint, l'ingénieur MAURIN, fut dirigée vers les usines de Seraing, dès le lendemain. Le chargement du minerai au chantier, antérieurement effectué exclusivement à la main, va céder la place au chargement mécanique.

       La production de Rochonvillers atteignait 1000 tonnes/jour dans les années 1954-1959. La renaissance de cette mine prendra forme, étape par étape. La première phase (1954-1959) permit de reconsidérer le partage des concessions afin d'établir un important siège unifié. Les deux sièges de Rochonvillers et de Langenberg comportaient des ateliers d'entretien dotés d'une douzaine de machines-outils, divers bâtiments d'exploitation, bureaux, aires de stockage et terrains d'une étendue de 8 hectares, quais de chargement, raccordements ferroviaires et accumulateur à minerai d'une capacité de 4000 tonnes.

       Dès la fin de l'année 1959, on entreprit la seconde phase avec la construction d'une descenderie aux abords mêmes du village de Rochonvillers. Son avantage était situé au point le plus bas de la concession. Ainsi le minerai allait être collecté en bas, concassé et transporté sur une bande d'un mètre vingt de large sur une longueur de 720 mètres et monté au jour sur un plan incliné à 17 %. Les produits seraient alors repris sur une autre bande par un distributeur rotatif et de là jusqu'au funiculaire.

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       Le 16 août 1960, le Conseil municipal de Rochonvillers décida à l'unanimité de l'utilité publique de la construction d'un téléphérique de Rochonvillers à la mine d'Ottange II. La Société Intrafor, qui venait de remporter le record d'Europe pour le fonçage des puits Marienau, sera de cette immense tâche. L'équipe sera dirigée par le chef-porion KASMIERZAK et l'ingénieur de cette société, MONCOUILLOUX. Le creusement se fit à l'aide de deux chargeuses Emco. Lorsque les spécialistes atteignirent une profondeur de 276 mètres, ils furent obligés d'interrompre les travaux durant une journée en raison d'importantes venues d'eau. A l’aide d’un système d'injection de ciment laiteux on endigua ces venues et l'on pût poursuivre les travaux jusqu'à ce que les 720 mètres prévus soient atteints.

        Cette seconde phase du programme de modernisation permit d'amener le minerai au jour à Rochonvillers d'où le téléphérique le transportait à Ottange, afin d'être acheminé par wagons SNCF, sur une voie privée à Rumelange au Luxembourg, puis vers l'usine mère de la Société Métallurgique et Minière de Rodange-Athus en Belgique. (1962) La reprise ne fut cependant que de courte durée et les licenciements de la Société des Mines de Rochonvillers à Langenberg en février 1963 lancèrent le signal de la réduction des effectifs dans les mines de fer lorraines.

        En réponse, le 1er mars 1963 éclata une grève de trois semaines qui paralysa le pays du fer, mais aussi le bassin houiller. Le 13 mars, une grande marche des mineurs venus à Paris, attira l'attention de l'opinion française sur la situation des mines de fer. Une table ronde eut lieu à Metz du 25 mars au 12 juin 1963 sous la présidence du préfet, M. LAPORTE, qui n'approuva aucune solution satisfaisante pour les mineurs de Langenberg. Ceux-ci se mirent en grève du 27 juillet au 30 août 1963.

Coupures de presse du Républicain Lorrain de 1962-1963
Coupures de presse du Républicain Lorrain de 1962-1963Coupures de presse du Républicain Lorrain de 1962-1963

Coupures de presse du Républicain Lorrain de 1962-1963

       Dix années plus tard, l'effectif de la mine était de 166 personnes pour une production de 4 à 5000 tonnes/jour. Les réserves étaient évaluées à 4 ou 5 millions de tonnes, permettant d'envisager une période d'exploitation variant entre 4 ou 5 années. Pour pallier à cet épuisement prévisible à court terme, des travaux préparatoires furent entrepris dans les années 1970 pour exploiter la concession d'OttangeII. Ils furent arrêtés au moment où la situation de la Société Métallurgique et Minière de Rodange-Athus devint critique. Elle entra dans le patrimoine minier du groupe ARBED par le jeu des participations, en 1979. C'était la dernière fois de son histoire.

       Effectivement, la Société des Mines de Fer de Rochonvillers cessa l'exploitation de l'ensemble de ses concessions mosellanes en 1981. La mine d'Algrange ferma le 31 octobre 1981.

       Après la fermeture de la mine, le site fut occupé dès 1985 par Roger DEFLORAINE, qui dirigeait  une école d'équitation. Une décision du tribunal d'instance de Hayange, en date du 24 novembre 2000 mis fin à ce centre équestre.

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
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En avril 1999, le site et ses installations furent rachetés par le compte de la SCI Victoria (filiale du groupe de Michel Helfen). Ce vaste projet prévoyait la réhabilitation des trois bâtiments existants, la construction d'un parc de logements locatifs et individuels, l'ouverture de lots aux commerces de proximité. Depuis 2023, de nouveaux projets ont été mis sur la table par ce groupe, mais beaucoup de constructions sont bloquées depuis la Covid 19 par ordre du Préfet qui obligea la ville à se mettre en conformité avec ses réseaux d’assainissement. En janvier 2022, un vaste chantier de rénovation des réseaux débute et devrait finir fin 2024. Celui-ci est financé par la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch. (C.A.V.F.). Quand ce quartier verra t’il du changement ? Seul l’avenir nous le dira !

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La mine de Rochonvillers (6)
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Aujourd'hui, le site est à l'abandon, tagué de toutes parts. Quel sera son avenir ou quand sera t'il détruit à jamais ????
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U
C'est pourtant une architecture qui avait du caractère. Mais cela ne suffit pas forcément à redonner du cachet aux bâtiments anciens de cette mine. Sur le papier, il y a des projets enchanteurs, mais financièrement, ce n'est pas toujours viable, surtout quand on connait le contexte économique de l'époque.
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