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Le blog de Roland - Algrange d'hier à aujourd'hui

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)

19 Janvier 2018, 08:30am

Publié par R.S.

Suite de mon livre (N°10c)
Troisième partie: La vie religieuse
Chapitre 2: La paroisse catholique - De 1884 à 1918.
De l'ancienne chapelle à la nouvelle église.

 

-   Nicolas VERNET: (de 1884 à 1899)
       Arrivée du nouveau curé le 1er septembre 1884. C'est sous son administration que le 25 octobre 1885, à l'issue des vêpres de la paroisse, qu'a été béni solennellement par l'abbé NEUMANN de Hayange, et en présence de tous les paroissiens d'Algrange le nouveau cimetière de la paroisse.
        En 1888, au cours de la séance du dimanche de Quasimodo, après les vêpres, Monsieur le curé VERNET a entretenu le Conseil de Fabrique d'un projet de construction d'une nouvelle église, car l'ancienne manque de place, malgré les deux messes le dimanche. Monseigneur François-Louis FLECK, Evêque de Metz  sollicita également le Conseil de Fabrique, demandant à la paroisse de construire une église plus vaste.
             Monsieur VERNET annonça que la commune, ne pouvant subvenir aux dépenses de la construction des écoles et de l'église, serait aidée financièrement par l'Etat. Mais des modifications furent demandées par le gouvernement impérial pour obtenir la subvention: " Afin que la paroisse puisse obtenir la subvention du gouvernement, le plan initial de la nouvelle église catholique devrait être modifié ".
             Le ministère impérial: " proscrivait  les trois nefs et la voûte, proposait une nef unique et large, un plancher avec traverses pour couverture " ce qui revenait à faire de l'église une grande halle.
               Le Conseil de Fabrique répondit au Ministre impérial pour le remercier de sa bienveillance à venir en aide à la Fabrique mais qu'il maintiendrait le plan initial, et il se permettait de faire observer: " Que les principaux souscripteurs ne verseraient leurs dons que sous réserves d'acceptation du plan initial,
            Que le village se développait de plus en plus, et qu'il était donc convenable de le doter d'une église qui répondit  à l'importance de la population,
             Que malgré les impôts, déjà lourds, la population et la communauté ne reculaient pas devant de nouveaux sacrifices et qu'ils seraient très affectés si le gouvernement ne leur accordait pas ce qu'il donnait aux autres villages ".
        De généreux donateurs se manifestèrent; DE WENDEL & Cie, Madame la Baronne De l'Espée de Metz, les trois sociétés minières d'Algrange: " Il faudrait organiser des collectes, solliciter des dons des paroissiens et faire des économies sur le revenu ordinaire de la Fabrique."
      Le plan et le devis initial établis par Monsieur WAHN, architecte à Metz, s'élevaient à 80.000 marks, mais ils furent ramenés à 75.000 marks.
        Le 14 décembre 1890, l'Evêché de Metz approuva la décision du Conseil de Fabrique. Le 17 mai 1891, vu l'augmentation rapide de la population suite à l'ouverture des mines d'Algrange, la Fabrique décida d'agrandir l'église d'environ 4 mètres, jugeant que le chœur et les petites chapelles étaient trop petites.
        Ainsi débuta en 1891 la construction de la nouvelle église catholique  Saint-Jean Baptiste d'Algrange. De style gothique, elle fut achevée en 1892. La somme de 75.000 marks, prix de la construction, fut acquise grâce, aux dons,  aux quêtes des paroissiens, à de généreux donateurs, à une subvention communale et à l'aide des sociétés minières d'Algrange et de la maison De WENDEL & Cie de Hayange. Un contrat fut établi en juillet 1892 avec Isidore LALLEMAND, menuisier à Huting, pour la fourniture des bancs de la nouvelle église.
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)

Consécration de la nouvelle église saint Jean-Baptiste:

Extrait des archives de Monsieur l'abbé VERNET:

       " La veille de la consécration de l'église, le 11 octobre 1892, Monseigneur François-Louis FLECK, Evêque de Metz, accompagné par Monseigneur Louis WILLEUMIER, vicaire général, vint à Algrange. Sa Grandeur était attendue pour cinq heures du soir, mais déjà après quatre heures, son arrivée était signalée.

La cavalerie qui devait se porter au devant de sa Grandeur jusqu'à Hayange, aborda déjà la voiture épiscopale à l'entrée de Knutange. Monseigneur vint  donc nous surprendre au milieu de nos préparatifs de réception. Dans cette même soirée, la Société de chants vint honorer Monseigneur par un beau morceau de chant, exécuté dans la cour du presbytère. Le Conseil de Fabrique et le Conseil municipal vinrent également présenter leurs hommages à Monseigneur."

 

Et, le 12 octobre 1892, Monseigneur François-Louis FLECK, Evêque de Metz, consacra solennellement la nouvelle église de la paroisse d'Algrange, dédiée à saint Jean-Baptiste. Le lendemain de la consécration, l'abbé VERNET écrivit: " Il a fait un temps très mauvais le matin de la consécration. Dans l'acte ayant été rédigé avant la cérémonie par Monseigneur J.F. ERMAN, secrétaire de Monseigneur l'Evêque, disant que la messe solennelle fut chantée par Monsieur l'abbé Joseph HACKSPILL, chanoine honoraire et archiprêtre de Thionville et que le sermon de circonstance fut prononcé par Monsieur l'abbé DELLES, je dois faire quelques rectifications ou plutôt corriger quelques inexactitudes que voici: Monsieur l'abbé Joseph HACKSPILL archiprêtre de Thionville, invité à chanter la grand-messe est arrivé trop tard et c'est Monsieur l'abbé SCHARFF, curé de Ranguevaux, qui chanta la messe. De même, ce ne fut pas l'abbé DELLES qui prêcha le sermon de circonstance, il était invité à le faire, malheureusement il arriva aussi en retard et ce fut Monseigneur, qui après le chant de l'évangile, adressa lui-même le sermon de circonstance. Sa Grandeur expliqua les différentes cérémonies de la consécration d'une église."

On pourra également noter que dans un article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892 que la consécration a eu lieu un samedi donc soit le 15 octobre, soit le 22 octobre 1892 ???? Donc à vérifier

Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892
Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892
Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892

Article du journal Le Lorrain daté du 25 octobre 1892

Le 4 décembre de l'an de grâce 1892, jour de la fête de la sainte-Barbe, l'abbé Jean-Nicolas VERNET, curé de la paroisse, autorisé par Monseigneur FLECK, Evêque de Metz, bénit une nouvelle cloche, fournie par les ouvriers de la paroisse, elle eut comme nom BARBE et avait un poids de 440 kg.

        En 1894, le Conseil de Fabrique acheta l'orgue de l'église de Hayange, en passant un contrat d'achat avec la maison DALSTEIN-HAERPFER, qui était facteur d'orgues à Boulay et propriétaire de l'orgue. Aucune subvention ne fut accordée pour l'acquisition de vieilles orgues. Il fallut faire appel à des dons et des quêtes pour assurer son financement. Les collectes et les dons s'élevèrent à 31.900 F. Le coût des travaux était de 31.287 F.

        En 1893-1894, il y eut également l'érection des confessionnaux et de la chaire à prêcher.

      En 1896, le Conseil de Fabrique décida de l'érection de deux stalles, dans l'avant chœur de l'église pour les membres de ce même Conseil, qui avaient le droit à un banc particulier.

        En 1897, le Conseil décida du choix d'un " garde suisse " pour maintenir l'ordre au fond de l'église et surveiller les enfants. Les derniers Suisses en fonction à l'église d'Algrange furent:
  • Les frères ZILLIOX (Albert démissionnaire en septembre 1944 et Louis)
  • Théophile RUCIN
  • Théodore WAGNER. 

        Le 4 juin 1898, eut lieu la bénédiction par l'abbé SCHARFF, curé de Knutange et l'abbé VERNET, curé d'Algrange, du premier haut-fourneau ainsi que de toutes les installations de la Société des Hauts-fourneaux lorrains: Aumetz-La Paix. (Friede)

        Le 8 septembre de la même année, l'abbé VERNET bénit le deuxième haut-fourneau du site Aumetz-La Paix. La mise à feu fut faite par M. Maurice KUNTZLER de Nancy.

        La construction d'un nouveau presbytère avait été demandée par l'abbé VERNET. Avant son départ, il reçut une lettre du Ministère du culte d'Alsace-Lorraine, datée du 9 juillet 1899, déclarant qu'il n'accorderait qu'une subvention de 6000 marks sur les 12.000 marks demandés pour la construction. Il ne put être là, lors de son inauguration en 1902.

      Le nouveau presbytère, sur la gauche de l'église, commencé en 1899, fut inauguré en 1902. Le 19 avril 1903, la Fabrique décida de la construction d'une nouvelle sacristie du côté sud de l'église, la première, du côté nord, étant trop étroite pour 3 prêtres.

Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)
Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1884 à 1918 (10c)

-   Pierre Mathias LAY: (de 1899 à 1915)

        Arrivée de Pierre Mathias LAY, qui fut nommé curé desservant de la paroisse d'Algrange, le 10 décembre 1899. (il était prêtre-médecin, anciennement curé de Sorbey) Il y restera jusqu'à sa mort. (le 14 juin 1915)

        En 1900, l'équipe sacerdotale était composée de l'abbé Pierre Mathias LAY, arrivé le 28 novembre 1899 et d'un vicaire, l'abbé Nicolas-Joseph JAGER, nommé le 22 juillet 1900. Ce dernier partira en 1906.

        Le 16 septembre 1900, le Conseil de Fabrique demanda aux Vicaires Capitulaires un titre de vicaire pour la paroisse: (troisième prêtre) " Vu l'accroissement rapide de la population (5.230 âmes), accroissement résultant de l'extension extraordinaire de l'industrie métallurgique et des mines…"

 

        Le Conseil s'adressa aux vicaires Capitulaires car le siège épiscopal était vacant du 27 octobre 1899, date du décès de Monseigneur François-Louis FLECK, jusqu'au 21 septembre 1901, date à laquelle fut nommé et consacré Monseigneur Willibrord BENZLER.
        Ce même jour, le curé soumit au Conseil de Fabrique une délibération du Conseil municipal demandant l'érection de la paroisse Succursale en cure de première classe, pour les mêmes raisons. (accroissement de la population) En 1902, le Conseil de Fabrique et le Conseil municipal obtinrent enfin gain de cause:
  • le 12 février 1902, la Succursale d'Algrange fut érigée en cure de première classe de l'archiprêtré de Hayange.
  • le 24 mars de la même année, Monseigneur Willibrord BENZLER accorda un titre de vicaire à la paroisse et nomma un second vicaire, en la personne de l'abbé Jean HILT de Forbach. Celui-ci partit en 1906 d'Algrange.
  • Le 28 avril 1902, l'abbé Pierre Mathias LAY, curé desservant est nommé curé de la paroisse.                                                            En 1904, on décida de la démolition de l'ancienne église rue saint Jean et du vieux cimetière aux abords de l'actuelle place du marché. (les ossements furent regroupés dans le nouveau cimetière)    
L'ancienne église place du marché (marquée X)
L'ancienne église place du marché (marquée X)

L'ancienne église place du marché (marquée X)

Le 5 août 1906, arrivée de l'abbé Christophe SEIWERT. Sa date de départ n'est pas mentionnée. Le 4 septembre 1906, c'est l'abbé Charles Alexandre-Albert KÜGLER qui arrive à Algrange. Il repart en 1910.

     En 1909, démolition de l'ancien presbytère.

    Le 11 août  1909, le Conseil de Fabrique sollicite Monseigneur BENZLER d'accorder un troisième titre de vicaire à la paroisse: 

           " vu  l'accroissement de la  population  s'approchant de  10.000  habitants, 

         - Vu que l'église est trop petite pour le nombre de catholiques: une messe  en   latin  y  serait  utile, 

         - Vu  le nombre élevé  dans nos  écoles: afin de pouvoir dispenser au  mieux l'enseignement  religieux. "

     En 1909, débutèrent les travaux de la construction de la Maison de la Sainte Famille, dans la rue Marie Douchet. 

       Le 11 février 1910, ouverture de cette Maison de la Sainte Famille et fondation des sœurs de la Congrégation de saint Vincent de Paul.

      Le 1er août 1910, arrivée de l'abbé Paul-François GAERTNER en remplacement de l'abbé KÜGLER.

        Le 10 septembre 1911, arrivée de l'abbé Jean-Nicolas ADAM et départ de l'abbé Eugène HAENTGES

        Le 3 août 1911, arrivée de l'abbé Jean-Pierre LOSSIN.

Procession de la Fête-Dieu en 1911 et déplacement des catholiques vers Budange le 2 juin 1912Procession de la Fête-Dieu en 1911 et déplacement des catholiques vers Budange le 2 juin 1912

Procession de la Fête-Dieu en 1911 et déplacement des catholiques vers Budange le 2 juin 1912

      Le 7 janvier 1912, vu l'état défectueux du vieil orgue racheté à la paroisse de Hayange en 1894 et la chaleur exceptionnelle de l'été 1911 qui le mit hors d'usage, et pour éviter de nombreuses réparations très onéreuses, on décida de le transformer. Il fut confié aux facteurs d'orgues HOCK de Saarlouis pour la somme de 4000 marks. Il fut doté de 22 jeux répartis sur deux claviers manuels et d'un pédalier doté d'un système à traction pneumatique.

       Le 1er janvier 1915, arrivée de l'abbé Henry LEROY.

     Le 14 juin 1915, l'abbé Pierre Mathias LAY décède à Algrange. Ses obsèques furent célébrées en grandes pompes le jeudi 17 juin 1915, en l'église saint Jean-Baptiste. Sa dépouille mortelle traversa les rues d'Algrange en direction de la gare pour être transféré dans son village natal.

Transfert du corps du curé LAY vers la gare le 17 juin 1915Transfert du corps du curé LAY vers la gare le 17 juin 1915
Transfert du corps du curé LAY vers la gare le 17 juin 1915Transfert du corps du curé LAY vers la gare le 17 juin 1915

Transfert du corps du curé LAY vers la gare le 17 juin 1915

-   Jean-Pierre WELFERINGER: (de 1915 à 1918)

        Suite au décès de l'abbé Pierre Mathias LAY, c'est le professeur Jean-Pierre WELFERINGER qui est nommé curé administrateur de la paroisse d'Algrange le 15 juin 1915. Il lui succédera jusqu'à la fin de la guerre 14/18.

        Né à Basse-Contz en 1877, ordonné prêtre en 1902, après plusieurs années d'études universitaires, il fut nommé professeur de lettres à Metz, puis au Petit Séminaire de Montigny les Metz. Il fut administrateur de la paroisse d'Algrange de 1915 à 1918, puis de celle de Fameck. Il revint au Petit Séminaire de Montigny en 1923. Pendant la guerre de 1939/45, il administra la paroisse de Morhange et en 1945 il devint aumônier de la Maison-mère des religieuses de saint Jean de Bassel. De 1950 à 1965, date de son décès, il vécut chez son neveu à la cure d'Uckange.

        Avant la fin de la première guerre mondiale, une ordonnance émanant du Ministère de la guerre, datée du 1er mars 1917, ordonnait la réquisition des cloches en bronze. La plus petite, d'un diamètre de 0,80 mètre, d'un poids de 310 kilos, avec un ton DO, portait comme inscription:

" J'ai eu pour parrains et marraines: Jean FRANTZ, maire d'Algrange, Marguerite GILLE, Nicolas WEIDICH, Marie STEICHEN, Jean ROBERRE, Marguerite SCHELEERT, Pierre GILLE, Françoise BARBE, Louis MULLER ".

Jusqu'à la construction du clocher de l'ancienne église en 1830, cette cloche était suspendue, à l'extérieur, à une poutre à côté de la sacristie. Elle ne fut pas réquisitionnée en 1917, mais laissée à la paroisse.

      La deuxième et la troisième cloche furent enlevées le 7 juillet 1917. La deuxième cloche " Barbe " avait un diamètre de 0,90 mètre, pesait 440 kilos, avait le ton LA, et avait été bénie par l'abbé VERNET, curé desservant d'Algrange, le 4 décembre 1892.

            La troisième cloche " Marie-Louise " d'un diamètre de 1,05 mètre, pesait 692 kilos, avait un ton SOL, et avait été bénie par l'abbé HANEN, curé desservant d'Algrange le 14 août 1870.

          

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