Livre de Roland SEBBEN - ALGRANGE Cité aux 4 mines - La paroisse catholique de 1918 à 1965 (10d)
Le 29 août 1918, l'abbé Etienne Marie Alphonse SCHANG est nommé curé de la paroisse d'Algrange. Son installation dans la paroisse, date du 25 septembre 1918, il y restera jusqu'au 11 août 1937, pour aller comme aumônier au couvent des Sœurs de la Providence de Saint-Jean de Bassel.
Né le 17 mars 1883 à Cappel, (près de Saint-Avold) il entreprend des études au Petit Séminaire, puis au Grand Séminaire de Metz. Il est ordonné en 1908 par Monseigneur BENZLER et exerça son ministère à Sarreguemines de 1908 à 1913, puis à Théding et à Algrange. Il mourut le 13 février 1942.
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Antoine LANG (1er août 1918)
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Gérard JACQUES (1er octobre 1919)
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Jean-Louis ADAM (1er décembre 1919)
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Auguste FABING (1er mars 1920)
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Ernest SCHMITT (1er août 1921)
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Marcel MORAINVILLE (1er septembre 1921)
Monsieur l'abbé SCHANG ayant trop le souci de la formation morale de la jeunesse, manqua rarement ces réunions. Ses causeries utiles et intéressantes, ouvraient aux jeunes des horizons nouveaux. Il éclaira la jeunesse sur tous les problèmes de l'existence et ses conférences sur l'histoire religieuse, la franc-maçonnerie ou toute autre question d'actualité furent très appréciées.
En compensation, il fallait offrir des agréments à cette jeunesse qui naturellement, aimait la joie et les distractions. Le programme de ces activités comportait dans ce but: sport, musique, chants, jeux, théâtre, excursions…
La formation physique fut à l'ordre du jour et le cercle prit part à maintes manifestations sportives, ne craignant pas la concurrence dans ce domaine.
Il appréciait et soutenait également les mouvements de jeunes, de formation récente: Cœurs Vaillants, Croisés, Jocistes…
La jeunesse féminine eut aussi sa part dans les soucis de M. SCHANG. Il pensait que celui qui forme la jeunesse féminine, prépare les éducatrices de la génération future, celles qui forgeront l'avenir. Il créa un cercle d'études pour les jeunes filles ayant terminé leur scolarité.
La congrégation des " Enfants de Marie ", prit sous son impulsion, un nouvel essor. Il créa la " Jeunesse Féminine " affiliée aux " Jeunes de la Ligue d'Action Catholique ". Elle groupait environ 200 jeunes filles qui s'adonnaient aux activités des différents groupes: Enfants de Marie, Chanteuses aux offices, Louisettes, Section Théâtrale… Toutes les jeunes filles fréquentant l'école ménagère profitèrent de ces enseignements pratiques. A l'occasion des expositions annuelles ou des ventes de charité, les portes du foyer des jeunes s'ouvraient à la population d'Algrange. La paroisse entière se donnait rendez-vous là-haut. Il y a une de ces fêtes qui est restée particulièrement gravée dans sa mémoire, selon ses dires.
" Par un beau temps ensoleillé, toute l'action catholique s'était donnée le mot. Autour de la Sainte-Famille, avaient été dressés des étalages, derrière lesquels les jeunes vendeuses costumées, offraient de tout. On y voyait des boutiques de tir, de loteries et attractions de toutes sortes. La musique des Jeunes Gens du Cercle Saint-Louis prêtait leur concours. Les braves citoyens d'Algrange ne se contentaient pas seulement d'admirer, mais avec leur générosité habituelle, achetaient, jouaient au tir à qui mieux mieux. Le clergé, les séminaristes rentrés pour les grandes vacances, les jeunes, les vieux, tous ces visages connus et sympathiques étaient de la fête.
On se sentait en famille, cette grande famille paroissiale, qu'une seule pensée unissait en ce moment là, encourager et soutenir la belle œuvre de la Jeunesse Catholique ".
La plus grosse cloche, " Rose-Marie ", d'un poids de 2238 kg et d'un ton DO, offerte par la commune eut comme parrain et marraine: Luc FLORANGE et Louise MAUS. Les trois autres cloches ont été données par souscription des paroissiens:
" Nicolas Jean-Pierre ", d'un poids de 1000 kg et d'un ton MI, rappelle à la mémoire les anciens curés de la paroisse algrangeoise.
" Barbe ", d'un poids de 626 kg et d'un ton SOL, prie pour les mineurs morts dans leur travail.
" Marie ", d'un poids de 412 kg et d'un ton LA, veille sur la jeunesse algrangeoise.
La bénédiction fut faite par l'abbé BERARD, curé archiprêtre de Hayange. Le sermon de circonstance fut fait par l'abbé ZIMMERMANN, curé de Montigny les Metz.
L'abbé SCHANG fit aménager dès 1920, le restaurant " Zum Batzenthal " en chapelle auxiliaire publique, dite de saint Antoine de Padoue. Ce qui permit aux habitants du quartier nord d'assister plus facilement aux offices.
Sous son administration, la paroisse d'Algrange devint une pépinière de vocations sacerdotales et religieuses sous l'impulsion des prêtres, mais surtout, grâce à l'action constante du curé SCHANG, toujours soucieux de trouver des " ouvriers pour la vigne du Seigneur ".
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11 jeunes s'engagèrent dans divers ordres religieux.
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14 prêtres furent ordonnés.
Les cloches de l'église vues en 2015.....
- Rémy MOLL: (de 1947 à 1965)
Il succéda à l'abbé FEY. L'abbé Rémy MOLL est nommé curé de la paroisse d'Algrange le 1er octobre 1947, et son installation date du 6 décembre 1947. Il y restera jusqu'à son départ, le 3 novembre 1965.
Né le 1er octobre 1907 à Oberdorff, ordonné prêtre le 16 juillet 1933 à Metz, vicaire à Algrange de 1933 à 1937, desservant de Marange Silvange le 1er août 1938, expulsé le 28 juillet 1941 par les Allemands, retiré à Hatrize en Meurthe et Moselle, de retour à Marange Silvange le 1er mai 1945, curé d'Algrange puis desservant à Lützelbourg le 1er novembre 1965, retiré le 1er juillet 1983 à Bouzonville, il y décèdera le 11 août 1988. Il sera inhumé le 13 août 1988 à Oberdorff.
Des enfants d'Algrange célébreront leur première messe le 2 juillet 1961, un dans cette église et l'autre à la chapelle, comme les fils du directeur de la mine, Georges et Jean-Marie PAILLARD ou encore l'ordination en 1963, du prêtre Georges ALBRECH.
Durant son ministère, il souscrit au vœu des Algrangeois qui, dans la tourmente de la dernière guerre, avaient promis solennellement d'ériger une statue dédiée à la Vierge, au cas où la ville serait épargnée.
Il appuya la réalisation d'une grotte qui fut inaugurée en 1951, et qui devint un emblème pour toute la vallée. Il dota la paroisse d'une maison d'œuvre: " Le foyer Saint Jean ", où fut fondée une association du même nom, en 1950 dans la rue Saint Jean. Et toujours à son initiative, ont été entreprises les réfections de la sacristie, du clocher en 1952 avec la pose d'un nouveau coq et des abords extérieurs de l'église. La rénovation de la chapelle saint Antoine, du local du Cercle Saint-Louis, de l'église paroissiale avec l'acquisition de nouvelles orgues. Les abbés HELLAR et HELMER l'aidèrent fortement dans sa tâche pour les Coeurs Vaillants
Restauration de l'intérieur de l'église.
Le 9 avril 1961, le curé MOLL informe les conseillers d'une promesse verbale que Monsieur le Maire SCHULZ, lui a faite concernant la réfection intérieure de l'église. La commune veut prendre à sa charge les frais de ces réparations. Les conseillers donnent leur accord de principe pour ce projet.
Le 3 août 1961, le Conseil de Fabrique donne son complet accord pour que les travaux de restauration de l'intérieur de l'église soient exécutés par la ville d'Algrange selon les modalités arrêtées à la séance du Conseil municipal datée du 16 juin 1961. Les travaux furent exécutés en 1961-1962. Puis d'autres se firent également à l'extérieur...
Le nouvel orgue.
Le 3 juin 1962, au cours d'une séance extraordinaire, le Conseil de Fabrique étudia la reconstruction et l'agrandissement de l'orgue. Dans un rapport adressé à la préfecture par Monsieur Paul BOULANGER, expert agréé, qui a vérifié l'instrument, on peut lire:
" J'ai l'honneur de vous faire connaître que la paroisse d'Algrange dispose actuellement d'un orgue de 22 jeux, répartis sur deux claviers manuels et d'un pédalier doté d'un système à traction pneumatique. Orgue construit au siècle dernier. Cet instrument est usé et nécessite une transformation; la paroisse compte procéder à l'électrification du système de traction et augmenter en même temps le corps sonore en ajoutant 11 jeux et un clavier supplémentaire ".
Le Conseil de Fabrique approuva l'exécution des travaux qui furent confiés à la Maison HAERPFER-HERMANN, facteurs d'orgues à Boulay pour la somme forfaitaire de 119.800 francs.
La facture définitive datée du 2 juillet 1963 se monta à 169.365,80 francs. Le financement des travaux a été assuré par des collectes à domicile et par de nombreux dons des fidèles.
Le nouvel orgue comprend: 37 jeux répartis sur 3 claviers et un pédalier avec système à traction électrique; sommiers à règles (sommier = partie de l'orgue qui reçoit l'air venant des soufflets). Le 12 mai 1963, eut lieu la bénédiction solennelle du nouvel orgue, cérémonie qui fut présidée par Monseigneur LOUIS, vicaire général.