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Le blog de Roland - Algrange d'hier à aujourd'hui

L´histoire d´un Algrangeois qui se retrouve en 1914 incorporé dans l´armée allemande.

16 Mars 2017, 07:45am

Publié par R.S.

L´histoire d´un de ces Lorrains, Mosellan, Algrangeois qui se retrouve en 1914 incorporé dans l´armée allemande. Souvenirs de Reinhold-René Bieger
Introduction :
Le magazine hebdomadaire Spiegel, édité en Allemagne, relatait en janvier 2004 sous la rubrique " Le front de l’Est, le dernier survivant du front ", la vie militaire d’un Charles KUENTZ de Colmar.
Charles Kuentz, né le 18 février 1897 à Ranspach en Alsace (sous le contrôle de l'empire Allemand à ce moment) porta l´uniforme allemand parce qu´il était Alsacien. Pendant la deuxième guerre il porta l´uniforme français parce qu´il était Alsacien.
À sa mort, le 7 avril 2005 il était le dernier vétéran alsacien de l'Armée impériale de Guillaume II, de la première guerre mondiale.....
L´histoire d´un Algrangeois qui se retrouve en 1914 incorporé dans l´armée allemande.

Moi, Reinhold-René Bieger, j´avais un oncle qui avait réussi à porter les 2 uniformes pendant la même 1ère guerre mondiale. J´étais toujours passionné d´une photo ou l´on voyait mon oncle Nicolas (autrefois Nikolas) d´un côté (1914) en uniforme de la garde impériale prussienne, de l´autre côté (1918) en uniforme français. Beaucoup d´Algrangeois ont connu la famille BÉMER. Ma tante Jeanne BÉMER (née BIEGER) avait pris la gérance du Café des Mines en 1933, puis en 1947 la Croix d´Or.  Donc tout cela pour situer le mari de ma tante, l´oncle Nikolas Bémer, car il s´agit de lui dans cette histoire. Les parents de Nikolas sont originaire du village d’Illange entre Terville et Bertrange .

Alors que vint l´ordre de mobilisation de la 1ère guerre mondiale, Nikolas fut incorporé en 1914 dans la garde impériale du Kaiser. Et pour le satisfaire comme Lorrain et en "remerciement" on l´envoya en direction de l´est vers le front russe. Pour ceux dont l´histoire des 2 guerres est un peu méconnue, les autorités allemandes ne faisaient que rarement confiance aux Alsaciens et Lorrains dans leurs rangs. Pour être sûr, on les envoyait vers l´est, via le front russe. Ben oui, c´était comme ça. Alors aujourd´hui encore il y a des grands malins qui disent "Avec moi, on aurait pas fait ça". Il s´agit de l´incorporation des Alsaciens et des Lorrains. 

Bon, ne perdons pas le fil de l´histoire de Nikolas. Maintenant c´est le suspens. Je fais appel aux historiens et à ceux qui ont étudié la 1ère guerre.  Il s´ agit bien sûr de Nikolas Bémer qui après un certain temps au front russe a réussi à déserter, certainement en 1915. L´un ou l´autre dira cela arrive toujours, mais ici il s´agit de se sauver du front, de traverser toute les terrains aux mains allemandes, tout le pays, finalement tout ce qui était allemand pour atterrir ………………vous lisez bien……..à Lourdes. Non pour ce remercier d´avoir réussi cette bravoure mais pour s´incorporer dans l´armée française. Il ne peut pas avoir fait cela tout seul, c´est presque impossible. À Lourdes, se trouvait un officier de l´armée française du nom de Mangin (un Lorrain, bien gradé comme m´a écrit mon cousin René BÉMER) qui engageait des volontaires pour mettre sur pied un bataillon pour combattre les Allemands.

Ayant fait mes propres recherches sur internet, j´ai découvert l´histoire de soldats allemands (Alsaciens-Lorrains) fait prisonniers des Français au dépôt d´Alsaciens-Lorrains de Lourdes, qui sont rentrés en Moselle en 1918, en uniforme bleu horizon français. Pour ceux qui s´intéressent faites un tour sur "Les Alsaciens-Lorrains du côté français pendant la grande guerre".  D´où Nikolas avait-il ces informations ? Je vous écris avant de terminer cette histoire, que Nikolas BÉMER n´a jamais raconté à quiconque même  dans sa propre famille la façon et comment il avait fait pour déserter et arriver à Lourdes ? Le dernier enfant de Nikolas (qui est mon cousin et parrain, maintenant 89 ans) BÉMER René m´a encore écrit, en Février dernier et m´a encore une fois assurer que son père n´a jamais parlé, n´a jamais dit un seul mot sur son évasion. Il a pris son mystère avec lui dans sa tombe, mais pourquoi ?

L´histoire d´un Algrangeois qui se retrouve en 1914 incorporé dans l´armée allemande.

Je continue cette histoire car il y a encore une chose dramatique à raconter. Tout d'abord Nikolas ne pouvait pas être incorporé dans l´armée française et endosser l´uniforme  car né en Lorraine comme allemand. Alors il fut incorporé dans la légion étrangère et pendant toute la durée de la guerre, il s´appelait BARTE Adrien . C´est là que commence la tragédie de ses parents. Les autorités allemandes ayant appris ce qui s’était passé ont mis en prison le père de Nikolas, où il est mort après quelques jours de détention et sa mère a été mise en prison à Hagenau?, où elle est décédée peu après et fut ensevelie dans une fosse commune. Après la guerre Nikolas essaya de retrouver les corps de ses parents, mais vu le grand nombre de morts ce fut impossible. Question sur question, y avait-il autre chose dans le jeu ? On ne le saura jamais. J´ai bien connu mon oncle, qui était vraiment un bon gars, comme on dit, même très gentil. Aujourd´hui je pense qu´il avait des remords toute sa  vie à cause du destin tragique de ses parents. Il sut garder tout cela pour lui, sans nous le faire remarquer. L´officier français qui se nommait Mangin et Nikolas se rencontrèrent après 1945 à Knutange et devinrent amis. Mme MANGIN, que j´ai connu quand j´étais encore écolier, décéda fin des années 1940. La famille BÉMER m´avait pris avec pour rendre les derniers honneurs à ce grand soldat qui reposait dans un cercueil superposé d´un casque de la 1ère guerre et de toutes ces décorations. Avait-il été Lieutenant-Colonel ou Colonel, cela m´échappe. Madame MANGIN, que j´ai aussi connu quand j´allais encore à l´école, nous rendit visite à la Croix d´Or quelques semaines après le décès de son mari. Madame MANGIN une femme, vu l´âge, assez corpulente, n´était plus qu´une maigre femme, on ne l´avait presque pas reconnue. On ne l´a plus revue après cette visite, ce fût aussi l´époque ou Nikolas BÉMER pris sa retraite pour aller dans le sud de la France........             

L'oncle Nicolas Allemand - Francais

L'oncle Nicolas Allemand - Francais

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S
Bonjour, je découvre votre blog et j'ai la nette impression que vous parlez de mon grand-père nicolas Bémer et de ma grand-mère Jeanne qui ont pris leurs retraites à Cagnes-Mer (06). Je ne sais pas grand chose de lui car il est décédé à mes douze ans j'en ai 56 aujourd'hui. Donc si c'est le cas je fais bien parti de la famille Bieger BEMER. Avez vous plus d'informations sur leur vie menée à Algrange pendant et entre les deux guerres.
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U
Y a pas photo, comme dirait l'autre ! Si ce sont les deux mêmes personnages, il faut reconnaitre que l'uniforme prussien lui donne une certaine prestance.
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